3.3.4.2. Les voyelles longues

On retrouve pour les voyelles longues le même schéma de dispersion vocalique que celui mis en oeuvre par les voyelles brèves (Figures 42 et 41). Les six timbres vocaliques attestés couvrent toute la périphérie de l’espace acoustique et se distinguent assez nettement les uns des autres. Il convient de remarquer que la voyelle centrale de timbre neutre (i.e. [ message URL e.gif]) ne connaît pas dans ce parler de réalisations longues.
message URL fig43.gif
Figure 43 : Distribution des segments vocaliques longs sur l’axe F1/F2 attestés en arabe syrien

Les valeurs formantiques moyennes correspondant à chacun des timbres vocaliques sont réunies dans le tableau 32.

Tableau 32 : Valeurs formantiques moyennes (en Hz) des voyelles longues attestés en syrien.
F1 écart-type F2 écart-type
: 600 40 1662 100
a: 698 51 1323 51
i: 346 50 2190 50
o: 516 17 988 22
u: 426 47 918 79
e: 543 46 2083 65
Si l’on compare ces valeurs avec celles obtenues pour les voyelles brèves correspondantes, on s’aperçoit que l’opposition de durée ne conduit pas nécessairement à des différences qualitatives remarquables. Ainsi, la voyelle ouverte [a:] ne connaît, dans ces parlers, aucune modification qualitative ni sur l’axe avant message URL approx.gif arrière, ni sur l’axe d’aperture.
En revanche, [ message URL ae.gif:] est plus antérieur que son correspondant court (p = .0001), la cible articulatoire étant dans ce second cas mieux atteinte. Pour les voyelles fermées d’avant et d’arrière, on ne constate aucune différence significative. La position de ces segments dans l’espace acoustique ne semble ainsi pas connaître de modifications liées à l’opposition de durée.

Pour ce qui des timbres vocaliques correspondant aux réalisations des anciennes diphtongues classiques [aw] et [aj], [o:] apparaît comme étant moins centralisé que son pendant abrégé avec une valeur sur l’axe F2 légèrement inférieure à celle de [o] (p = .007), [e:], en revanche n’est pas sujet à des modifications qualitatives liées au paramètre d’opposition quantitative.