Au niveau phonétique, le parler de Irbid atteste cinq timbres vocaliques brefs : [a i u ], qui, de manière générale, s’organisent dans la périphérie de l’espace acoustique. On note toutefois une zone centrale sensiblement plus compacte, correspondant aux réalisations de [a] [ ] et [ ].

Bien que les réalisations des voyelles [ ] [a] et [ ] apparaissent regroupées à l’intérieur d’une zone assez condensée, les analyses statistiques révèlent que ces trois timbres connaissent à tous les niveaux des caractéristiques qualitatives significativement différentes. Ainsi, [a] et [ ] s’opposent de manière significative sur l’axe F1 ([a] étant plus ouvert que [ ]) (p = .0001) et sur l’axe F2 ([ ] étant plus antérieur que [a]) (p = .0001). Les différences observées entre les timbres pleins (i.e. [a] et [ ]) et la voyelle centrale [ ] présentent à leur tour des écarts significatifs, les voyelles [a] et [ ] étant significativement plus ouvertes (p = .0001 pour [a] vs [ ] et p = .0006 pour [ ] vs [ ]). Sur l’axe avant ~ arrière, [ ] est plus antérieur que [a] (p = . 0001) mais plus centralisé par rapport à [ ] (p = .0001).