Chapitre III
Délimiter, pratiquer et maîtriser un corpus documentaire.

L’histoire se fait avec des documents écrits, sans doute. Quand il y en a. Mais elle peut se faire, elle doit se faire, sans documents écrits s’il n’en existe point. Avec tout ce que l’ingéniosité de l’historien peut lui permettre d’utiliser pour fabriquer son miel, à défaut des fleurs usuelles […]. Toute une part, et la plus passionnante sans doute de notre travail d’historien, ne consiste-t-elle pas dans un effort constant pour faire parler les choses muettes, leur faire dire ce qu’elles ne disent pas d’elles-mêmes sur les hommes, sur les sociétés qui les ont produites […].
Lucien Febvre, Combats pour l’histoire 183 .

Notes
183.

Lucien Febvre, in Combats pour l’Histoire, Paris, Armand Colin, 1953 pour l’édition de référence, p. 428 ; réédition dans la collection « L’ancien et le nouveau », toujours chez Armand Colin, en 1992, 456 p.