1 – Les catholiques grenoblois ont-ils résisté ?

A la Libération, les catholiques français doivent faire face à cette cruelle ambiguïté de savoir qui les représente le mieux, de Monseigneur Suhard,et d’à peu près toute la hiérarchie catholique, largement compromise auprès de Vichy, ou des Cahiers du témoignage chrétien. L’enjeu de cette question est évidemment de taille et double qui plus est : c’est la possibilité pour les catholiques d’accéder au débat politique d’après-guerre autant que la mise en place d’une mémoire spécifiquement catholique positive de la Deuxième Guerre mondiale qui se joue entre la fin 1944 et la fin 1945.

Si les catholiques sont ainsi à part au sein de la chrétienté, c’est parce que eux seuls doivent se justifier. La minorité protestante française, elle, n’est pas concernée par un tel débat. Évoquant tour à tour les relations étroites qu’elle entretint avec l’Église Confessante allemande (relations qui contribuèrent à dessiller rapidement les yeux des protestants français sur l’idéologie nazie), les liens qui l’unissent à Genève où se construit le Conseil Œcuménique, la « Résistance spirituelle » des disciples de Karl Barthet celle, plus engagée politiquement, de protestants comme André Philip, Étienne Fouillouxparle à son propos de ‘ « tout un passé douloureux qui resurgit à point pour faciliter la transition du camisard au maquisard ’ ‘ 599 ’ ‘  ».

Pour ce qui est de la situation grenobloise, Pierre Bolle a montré le comportement exemplaire des protestants locaux, à travers l’action efficace, notamment, du pasteur Charles Westphal, lui-même disciple de Karl Barth 600 . Pour les catholiques grenoblois, la situation est tout autre. Une question centrale la résume : est-ce que l’incontestable engagement résistant du père Gaillardà Voreppe, de l’abbé Vincentdans le Vercorset de l’abbé Grouès, vicaire à la cathédrale Notre-Dame de Grenoble – qui deviendra l’abbé Pierre –; est-ce que la large et rapide diffusion à Grenoble de la revue La France Intérieure arriveront à contrebalancer l’influence néfaste de Mgr Caillot, ce parangon du collaborationisme spirituel ?

A cette question, c’est d’abord l’organe de presse catholique qui se charge de répondre. Car Le Réveil, c’est un fait acquis une fois pour toutes, est un journal catholique. Mais c’est aussi un journal de la Résistance. Il proclame clairement cette double appartenance, puisque, sous son titre principal, on peut lire, le 1er septembre 1944, date de la parution du premier numéro, ‘ « quotidien catholique de la Résistance du Sud-Est » ’. On serait donc en droit d’attendre de sa part la mise en place et la promotion d’une mémoire très typée et forcément partisane. Seulement (contrairement en cela au Travailleur Alpin, autre organe de presse aux orientations politiques et idéologiques très marquées mais en ce cas précis totalement assumées et même fortement revendiquées par le journal), ce caractère partisan de la mémoire est appréhendé comme un véritable handicap par la direction du quotidien, qui s’explique, sur ce sujet, dans un article du 18 novembre 1944, paru en première page. On y apprend entre autre que si « depuis la Libération de Grenoble », Le Réveil portait en sous-titre ‘ « quotidien catholique de la Résistance du Sud-Est, ce libellé ne fut pas choisi par la direction, mais demandé à l’origine par la commission départementale de presse, qui déclara par la suite ne pas vouloir l’imposer ».

Si la direction prend alors la décision de supprimer « l’épithète catholique », ce n’est ‘ « certainement pas parce que des chrétiens, attachés à l’entreprise de presse, rougissent de leur titre de catholique » ; c’est parce que : ‘ « de même qu’on n’a pas besoin d’être catholique pour admirer une cathédrale gothique, on peut ne pas partager la foi catholique et approuver cependant les principes fondamentaux de la morale chrétienne. Les dirigeants du Réveil ne veulent pas que l’épithète de catholique éloigne d’eux ceux qui sans partager leur confession religieuse, approuvent cependant comme eux les principes chrétiens et l’application qu’ils en font dans leur vie de citoyen. »

Cette différenciation par rapport au reste des mouvements de Résistance, dont on aurait pu penser qu’elle ferait l’originalité et la fierté du journal, est donc ressentie par la direction comme un frein à la diffusion de son message.

Il faut voir en cette justification l’expression du malaise initial que nous signalions plus haut : si on le présente comme catholique, Le Réveil aura sûrement du mal à passer, dans l’esprit des Grenoblois libérés de la fin 1944, pour un véritable journal résistant. D’autant plus que, comme l’écrit Bernard Montergnole, ‘ « à la différence des journaux précédents, le renouvellement [dans le personnel de direction et de rédaction] est partiel » ’. Si, comme le poursuit l’historien grenoblois, par rapport à l’ancien Sud-Est,« le déplacement vers la gauche est net » ’, reste que ‘ « le renouvellement s’accompagne ici de continuité ’ ‘ 601 ’ ‘  » ’. De plus, Le Réveil ne naît que le 1er septembre 1944. Ce retard de parution est un handicap certain par rapport aux autres journaux ; Le Réveil n’était en effet pas là au lendemain même de l’évacuation de Grenoble par les Allemands. Or, à l’époque, ‘ « l’important était bien d’être là » ’, comme nous le disait Louis Bonnaure. Le manque à gagner est donc conséquent, qui ne permet pas au Réveil de joindre sa voix au chœur des auto-congratulations que se dispensent les deux autres représentants de la presse grenobloise.

Cependant, s’il tient à distinguer les « principes catholiques » et leur « application », penchant nettement pour cette seconde solution, Le Réveil s’attache aussi à démontrer que la religion catholique sut tout à la fois être un vaste principe de Résistance et peut continuer d’être une source d’inspiration permanente pour la vie sociale que l’on va mettre en place à la Libération.

L’équipe rédactionnelle du Réveil – au sein de laquelle Ambroise Jobert, professeur d’histoire spécialiste de la Pologne, tient une grande place – va donc s’attacher à mettre sur pied une équation mémorielle qui soit viable et qui consisterait en une égalité à trois termes, que l’on peut, presque « mathématiquement », exprimer comme suit : principe religieux = engagement dans la Résistance = droit d’expression et rôle à jouer dans la vie politique. Les termes de cette équation semblent a priori difficilement conciliables. Son originalité principale tient dans ces deux égalités, le pivot central assurant le passage entre la Religion et le Politique étant bien sûr la référence suprême à la Résistance.

Et pour espérer pouvoir l’appliquer, les catholiques grenoblois doivent donc répondre à cette question : furent-ils bien des résistants ?

Dès son troisième numéro, Le Réveil consacre un gros article, en deuxième page il est vrai, à la visite de Mgr Caillotaux villages sinistrés du Vercors. Le titre de l’article – « Mgr Caillot dans le Vercors » – est sobre, dans le style d’ailleurs peu grandiloquent du Réveil. L’évocation du nom de Mgr Caillot peut cependant paraître dangereuse, tant celui-ci a non seulement été très compréhensif à l’égard du régime de Vichy, mais s’est fait de plus un de ses propagandistes les plus enthousiastes à Grenoble.

Dénonçant le péril bolchevique, condamnant le terrorisme (assimilé dans sa bouche aux actions de la Résistance), exaltant dans ses écrits qui paraissent dans la Semaine Religieuse, Pétain« le Sauveur », « l’homme providentiel tenu en réserve par Dieu pour empêcher la France de tomber », « Mgr Caillot , précise Pierre Bolle, engage ses fidèles dès 1940 à une royale soumission qui se transforme vite au cours des quatre années en un soutien actif au régime de Vichy  ». Même si, pour Pierre Bolle,« ce soutien de l’œuvre du Maréchal garde un caractère religieux » ’, il n’en demeure pas moins vrai qu’Alexandre Caillot pousse ses jeunes ouailles vers le STO, présentant cette obligation comme une œuvre hautement morale, tout à la fois ‘ « moyen de sanctification personnelle, d’apostolat pour les autres, de réparation et de rédemption pour la France ’ ‘ 602 ’ ‘  ».

Dans une optique de rattachement le plus rapide possible à la mémoire volontairement unitaire de la Résistance, l’article du 4 septembre semble donc être une incongruité, laquelle risque de briser le consensus mémoriel de cette fin d’année 1944. Plus, il peut sembler une insulte ouverte aux véritables résistants grenoblois.

Deux remarques nous amènent cependant à penser que la tactique du Réveil ne comportait en fait pas grand risque. En effet, à l’époque où paraît l’article, Le Réveil est encore perçu comme un journal strictement catholique, qui n’a pas accompli son évolution de novembre. Le prosélytisme politique ainsi que l’augmentation du nombre de ses tirages ne sont pas parmi ses principaux objectifs. Dans l’esprit de la Commission Départementale de Presse, le public et les acheteurs potentiels du quotidien sont très définis, c’est-à-dire très typés sociologiquement. Contrairement au Travailleur Alpin et surtout aux Allobroges, la marge de progression d’un tel lectorat semble à l’automne 1944 peu importante, le temps étant plus favorable aux idéologies de gauche et d’extrême-gauche qu’au cléricalisme militant. On pense donc que peu de lecteurs non catholiques sont donc susceptibles de lire Le Réveil. Surtout, ceux-là seraient par définition enclins à une large compréhension envers Mgr Caillot.

Et en effet, les lecteurs du Réveil de 1944 semblent être sensiblement les mêmes que ceux qui lisaient avec ferveur La République du Sud-Est sous Vichy et qui se trouvaient au premier rang le 19 mars 1941, lors de la venue du maréchal Pétainà Grenoble. C’est alors à leur propre égard qu’ils sont indulgents, à travers le pardon accordé à la personnalité emblématique de Mgr Caillot.

Il s’agit donc là de la première étape d’un escamotage réussi : convaincre – il ne faudra pas trop les forcer en cette période d’Épuration – les lecteurs de l’ancienne République du Sud-Est collaborationniste qu’ils ont parfaitement le droit de lire le très résistant Réveil fin 1944...

Dans le même ordre d’idée, on ne doit pas s’étonner du silence des deux autres quotidiens sur Mgr Caillot, le leitmotiv de l’union entonné y compris par les communistes impliquant parfois certains silences volontaires.

Ainsi, alors que Le Travailleur Alpin et Les Allobroges n’hésitent jamais à stigmatiser les ‘ « traîtres et collaborateurs ’ ‘ 603 ’ ‘  » ’, nous n’avons trouvé dans ces deux journaux aucun article qui mette nommément en cause Mgr Caillot. Sur cette question précise, Georges Bois-Sapin nous disait que, même si « on avait voulu faire quelque chose contre Mgr Caillot, on n’aurait pas pu ». D’ailleurs, discutant en 1944 de Mgr Caillot avec le préfet Reynier, Bois-Sapin aurait appris de ce dernier que ‘ « le grand Charles [avait] demandé de temporiser ’ ‘ 604 ’ ‘  » ’, ce qui équivalait à très court terme à une amnistie de fait... Cependant les résistants ne goûtaient que très modérément la présence de l’évêque aux très nombreuses cérémonies commémoratives de la fin de l’année 1944. S’il ne figurait pas, comme nous l’avons déjà dit, parmi les personnalités qui présidèrent la toute première cérémonie commémorative du Grenoble libéré, celle du 27 août 1944, à partir de septembre, Mgr Caillot reprend en effet sa place habituelle dans les tribunes officielles, en tant que représentant attitré de l’Église. Ainsi, comme l’écrit Véronique Filippi,, ‘ « lors de la venue du Général de Gaulle ’ ‘ , le 5 novembre 1944, beaucoup de Résistants eurent l’impression que l’épuration administrative piétinait à Grenoble. Le protocole habituel de 1907 était appliqué pour l’invitation des personnalités et d’anciens vichyssois convaincus, comme Mgr Caillot ’ ‘ , se trouvaient au premier rang de la cérémonie, alors que, selon madame Bistési ’ ‘ , les M.L.N. avaient dû insister auprès des services préfectoraux pour avoir des représentants présents dans la tribune ’ ‘ 605 ’ ‘  ».

Ironique, Pierre Lanquetin, chef de cabinet du préfet Reynierà la Libération, et qui voisinait à ce titre souvent avec Mgr Caillot, nous confiait significativement que, quant à lui, ‘ « [il] ne le voyait pas... ». En fait, tous savent à la Libération, comme le dit Georges Bois-Sapin, que si ‘ « Mgr Caillot ’ ‘ doit être éjecté, il le sera par le Pape » ’, ce qui revient à dire qu’il ne court aucun danger effectif 606 .

Mgr Caillotapparaît après tout assez représentatif de l’attitude générale des catholiques grenoblois pendant l’Occupation et au moment de la Libération. Son personnage constitue même un de ces points de transition pratiques entre une Collaboration catholique qu’on se plaît à minorer parce qu’elle n’aurait prétendument été que spirituelle, et une Résistance catholique en retour largement magnifiée. Le passage personnel, effectué par Mgr Caillot, du 19 mars 1941 au 5 novembre 1944, de Pétainà de Gaulle, résume en quelque sorte l’évolution d’une grande partie de ses ouailles 607 .

Sur un autre plan, très habilement et comme en contrepoint, Le Réveil n’oublie jamais de signaler, pour les condamner, les actes de collaboration flagrants de certaines personnalités religieuses pour le coup trop compromises. Ainsi, le 3 octobre 1944, dans un article intitulé « les catholiques et la Résistance », Le Réveil approuve-t-il la juste arrestation d’un évêque et celle d’une dizaine d’autres responsables catholiques importants. La deuxième partie de l’article est en revanche elle consacrée aux « vrais catholiques Résistants », et insiste sur ‘ « ces faits, trop peu connus, qui méritent bien de figurer dans l’histoire de la Résistance ’ ‘ 608 ’ ‘  ».

Mais on est aussi très heureux se signaler les rares cas où les accusations de collaboration portées contre les membres du clergé se révèlent finalement non fondées. Le 25 juillet 1945, on apprend ainsi dans Le Réveil que ‘ « l’abbé Bergery ’ ‘ est acquitté par la cours de justice de Bordeaux ’ ‘  » ’ – cet abbé avait écrit des articles particulièrement virulents pour l’agence de presse catholique pro-PétainSoutanes de France – et pour que le message soit clair, on annonce, dès le numéro du lendemain, que l’abbé Gaillard, ‘ « curé archiprêtre de Voreppe ’ ‘ , est décoré de la croix de guerre »...

Périodiquement en effet, le journal signale que de telles décorations ont été décernées à des prêtres pour la qualité de leur engagement dans la Résistance. Encore le 26 janvier 1946, c’est « Monsieur l’abbé Vincent , curé de Fontaine , qui reçoit la médaille de la Résistance », et le 20 mars de la même année, ‘ « un héros de la guerre 1939-1940 » ’, l’abbé Guirimand, qui est fait lui chevalier de la Légion d’Honneur.

Mais cette tactique, que l’on pourrait qualifier de défensive, puisqu’elle consiste pour les catholiques du Réveil à admettre d’eux-mêmes les erreurs de certains des représentants de la hiérarchie catholique pour éviter que de plus pointilleux inquisiteurs ne s’intéressent de trop près à eux, est rapidement contrebalancée par une autre action, plus offensive celle-là, qui tente elle d’avancer, de progresser sur le terrain de la mémoire. Le journal publie, avec le plus de publicité possible, des lettres d’importantes personnalités religieuses qui résonnent comme autant de ferventes prises de position en faveur de la Résistance. Le 7 septembre, le quotidien catholique propose à la lecture ‘ « une lettre du cardinal Gerlier ’ ‘ ’ ‘ au chef de la Gestapo de Lyon ’ ‘  » ’. La lettre en question ne trompe pas sur l’effective volonté d’opposition du prélat et sur sa volonté de faire passer un message de résistance à ses fidèles. Dans le même ordre d’idée, les messages du Pape Pie XII sont particulièrement mis en exergue, notamment en 1944, à l’occasion de Noël, ou en 1945, juste après le 1er janvier.

A son tour, Ambroise Jobert, le 28 décembre de cette même année 1945, consacre un très long article en première page à ‘ « un gardien du droit naturel, le Cardinal Saliège ’ ‘  » ’ – Paul Billat, en responsable communiste ne contredit pas cette analyse : interné au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) il y a fait la connaissance de prêtres emprisonnés parce qu’ils ont écouté le message de Résistance du cardinal Saliège, alors évêque – qui ‘ « protestait par brèves affirmations, tranchantes et lumineuses comme l’éclair, contre les atrocités nazies en France, [qui] avait prêché dès avant la guerre, la croisade contre cette nouvelle hérésie qu’on appelle le racisme ». Le cardinal Saliège fut un tel résistant, que, conclut Ambroise Jobert, ‘ « le gouvernement de la République a décerné à Monsieur Saliège la médaille de la Résistance, il y a quelques mois [...]. Pie XII ’ ‘ vient de nommer Cardinal ce grand défenseur de la civilisation, si clairvoyant et si courageux, qui est l’honneur de l’Église de France ».

Et la boucle semble définitivement bouclée quand, le 23 octobre 1945, un article important proclame en première page que, ‘ « dès juin 1941, les évêques allemands s’opposaient au régime nazi et le pape approuvait leur attitude »...

Ainsi, petit à petit, les chrétiens-sociaux du Réveil essaient de convaincre l’opinion grenobloise de la force de l’engagement dans la Résistance de la majorité des catholiques.

Comme ils l’écrivaient si bien en septembre 1944, à les en croire, ces quatre années furent symboliquement la lutte « de la croix gammée contre la croix catholique »...

Notes
599.

Étienne Fouilloux, « Que faisaient les chrétiens de France pendant la seconde Guerre mondiale ? », in L’Histoire, n° 12, mai 1979, p. 84.

600.

Lire le Chapitre XII (« Soumission et Résistance (1940-1944) », p 385-415) qu’il a donné à l’ouvrage dirigé par Vital Chomel, Histoire de Grenoble, Toulouse, Éditions Privat, 1976.

601.

In La presse grenobloise à la Libération..., op. cit., p. 26.

602.

Pierre Bolle, art. cité. Mgr Caillotest à ce point engagé auprès de Vichy que le préfet, lors de la visite de Pétainà Grenoble le 19 mars 1941, n’hésite pas à déclarer publiquement – et sans jeu de mots ... – : « Ici, Monsieur le Maréchal, la collaboration avec l’évêché est complète et très facile. »

603.

Notamment à partir du mois d’octobre 1944.

604.

Entrevue du 20 mai 1991. Il est évidemment impossible de vérifier ce propos, que nous a pourtant confirmé le fils du préfet (entrevue avec Jean Reynier, le 4 mai 1991 et échanges téléphoniques en 1996.

605.

Renseignements tirés de Véronique Filippi : Albert Reynier : de la clandestinité à la préfecture : 1941-1949. Mémoire de fin d’études, IEPG, sous la direction de Pierre Bolle et Jean Godel, septembre 1985. Les pages 73 à 76 sont plus particulièrement intéressantes. Prêt de monsieur Jean Reynier.

606.

Si bien qu’à l’enterrement de Mgr Caillot(dans la cathédrale Notre-Dame), en 1957, même le docteur Martin était présent... « Et content d’être là », nous disait son fils, notre ami Georges Martin, militant laïc aussi convaincu que son père.

607.

De plus, si l’on ne crie pas au scandale quand Mgr Caillot reprend sa place dans les cérémonies du souvenir, c’est aussi en raison de son très grand âge – il a plus de quatre-vingts ans en 1944. Et puis, se disent certains, Mgr Caillot n’a à proprement parler dénoncé personne ; s’il a encouragé le départ au STO, c’est, dit-on, pour des raisons de morale mystique plus que pour des raisons franchement politiques...

608.

Le même processus d’autocritique est observable dans le numéro du 31 octobre 1944, quand l’on parle de « l’internement administratif de Monseigneur Dutoit , évêque d’Arras  ».