C – De Voltaire à Danièle Casanova : la fiction historique pour mémoire.

De nombreux articles de presse parus à l’époque permettent de se faire une idée des multiples événements et personnages historiques dont le Parti communiste, grâce aurelais du Travailleur Alpin et des Allobroges, invoque la mémoire, espérant ainsi cautionner et légitimer sa position politique de prédominance et sa posture mémorielle préférentielle. Le Parti communiste cherche à inscrire rapidement l’attitude qui fut la sienne pendant la guerre dans une vision particulière de l’histoire de France. Le mythe du parti des « 75 000 fusillés » n’aura ainsi aucun mal à s’y intégrer comme le dernier avatar d’une longue tradition de la Résistance, comme le point de contact contemporain avec l’histoire communiste.

Trois grands moments de l’histoire nationale fournissent ainsi la majorité de leurs références historiques aux communistes grenoblois – leur mythologie en quelque sorte –, bâtissant un solide bloc de mémoire, à l’admirable cohérence et à l’ordonnancement logique sans faille. Il s’agit, dans l’ordre chronologique, de la décennie révolutionnaire, de l’épisode de la Commune et enfin, de la période, plus longue et plus complexe, de la Troisième République. L’URSS quant à elle, la façon dont on la rêve et le continuel exemple qu’elle représente pour le Parti communiste grenoblois, constituant une quatrième et très privilégiée source d’identification, plus exotique cependant.