A – Explosion et diversité : l’année 1944-1945 ou le besoin de « mémoire collective ».

Les Grenoblois qui ont vécu les jours solaires d’août et septembre aiment aujourd’hui encore rappeler que le climat qui régnait à la Libération évoquait parfois pour eux celui des années glorieuses de la décennie révolutionnaire (qu’évidemment ils n’avaient pas vécues). Fin 1944, le peuple dans la rue, les revendications politiques, civiques et sociales, la croyance affirmée en une ère nouvelle, la volonté de rupture idéologique et de régénération du corps social permettent en effet d’effectuer une comparaison entre les deux périodes. Dans les deux séquences historiques, le registre est bien celui du passage.

De fait, dès septembre 1944 – à peine un mois après la Libération de la ville et alors que la guerre est loin d’être terminée – Grenoble ne trouve en effet rien de plus urgent à faire que de clamer sa fidélité à la mémoire révolutionnaire et républicaine. Et les importantes cérémonies commémoratives qui vont se dérouler le 20 septembre, en souvenir de la bataille de Valmy, fournissent ainsi le prétexte idéal à ce rapprochement 730 .

Notes
730.

Cf. supra, sur l’importance du symbole de Valmy pendant la guerre.