3 – Les cérémonies commémoratives : préparation, déroulement et rituel.

Ce qui frappe quand on envisage la pratique des cérémonies commémoratives grenobloises telles qu’elles se mettent en place à partir de l’automne 1944, c’est la permanence d’un schéma de déroulement très classique. Les autorités officielles et la population semblent a priori renouer avec un rituel qu’ils connaissent bien, directement inspiré de celui de la cérémonie du 11 novembre. Le retour à une tradition commémorative est une façon d’affirmer une certaine continuité de la mémoire, en retrouvant des points de repères connus.

Des variables importantes entrent cependant en jeu par rapport à la commémoration type du 11 novembre, telle que l’a étudiée Antoine Prost 793 . Ces nuances sont à la fois historiques (la période 1944-1945 n’est pas semblable à la période 1918), politiques (importance inédite du rôle joué par les communistes au sein de la Résistance), locales (insistance sur l’Occupation et la Résistance plus que sur la Guerre dans sa dimension militaire habituelle), mais aussi temporelles (on pourra ainsi observer un certain glissement du rituel dans le temps) et dans ce dernier cas, ont tendance à s’accentuer plus on s’éloigne de l’événement fondateur.

Notes
793.

Antoine Prost, Les Anciens Combattants et la Société française. 1914-1939, Paris, Presses de la FNSP, 1977. C’est ici avant tout le troisième volume de la thèse d’Antoine Prost qui nous intéresse, Mentalités et Idéologies.