E – 1959-1964 : de Gaulle imperator.

Intéressante quand on envisage l’évolution de la commémoration, cette dernière période l’est à trois titres.

Premièrement (mais qui pouvait en douter ?), elle confirme la main mise gaulliste sur le rituel commémoratif, impulsé depuis Paris. Autant une certaine discrétion était de mise l’année précédente, autant, dès 1959, de Gaulle s’impose. Une fois confirmé au pouvoir (l’année 1958 fut en fait pour lui une succession de tests), de Gaulle entend installer confortablement son mythe personnel à l’échelle de la mémoire nationale. D’où l’insistance avec laquelle le pouvoir câble en province pour enjoindre aux préfets d’assurer le succès du 18 juin. Francis Raoul, le 10 juin 1959, « transmet » comme d’habitude les instructions officielles aux maires de l’Isère, reprenant quelques-uns des passages du télégramme qu’il a reçu de l’Intérieur. A le lire, il ne peut guère subsister d’ambiguïté. D’abord, rappelle-t-il, le chef unique et incontestable de la Résistance, de toute la Résistance, c’est l’actuel Président de la République : ‘ « Depuis la Libération, l’appel du 18 juin 1940 est commémoré par tous ceux qui ont participé en France et au dehors à la Résistance conduite par le Général de Gaulle ’ ‘ 907 ’ ‘ . » ’ Ensuite, il est évident qu’un an à peine après le retour du « Grand Homme », il faut dissiper toute équivoque. Cette commémoration qui fut, pendant la traversée du désert, intimiste et réservée aux seuls initiés, aux gaullistes les plus fervents, devient la date nationale : ‘ « Cette année le gouvernement désire que cette célébration soit entourée du maximum d’éclat et de solennité ’ ‘ 908 ’ ‘ . » ’ Le ton du préfet se fait même comminatoire : ‘ « Votre présence aux manifestations marquera l’intérêt attaché par le gouvernement à cet anniversaire ’ ‘ 909 ’ ‘ . » ’ Enfin, l’Etat ordonne que les édiles municipaux se mettent entièrement au service d’une association : ‘ « L’association des anciens des Forces Françaises Libres organisera une manifestation, mais je vous prie d’aider ce mouvement de votre autorité ’ ‘ 910 ’ ‘ . » ’ Cette situation est inédite, qui voit des élus servir une association privée et partisane ! Le grand ordonnateur, l’officiant principal, ce n’est plus le maire, ni même le président de la section locale de Résistance Unie, lesquels sont eux garants d’une certaine neutralité. Les FFL sont chargés cette fois-ci officiellement de mettre sur pied, jusqu’à l’échelon le plus local, la nouvelle commémoration nationale de référence. En 1958, on craignait peut-être la provocation ; en 1959, on l’assume. Cette « collusion », cette identification presque entre une mémoire personnelle et une mémoire nationale, a beau être cautionnée par l’issue politique de l’année 1958, elle n’en provoque pas moins des remous. Le rapport des RG n° 696 du 19 juin le consigne : ‘ « Il y a lieu de remarquer l’absence des organisations d’anciens combattants (UMAC, UFAC, ARAC) à ces diverses manifestations ’ ‘ 911 ’ ‘ . »Curieusement, le motif qu’invoque le rapport pour expliquer cette absence volontaire (« cette absence, on le sait, est dirigée contre la décision du Ministère, supprimant la retraite des anciens combattants ») n’est pas celui qu’on attendait. Les Renseignements Généraux euphémisent-ils parfois leur analyse afin de ne pas contrarier les certitudes gaullistes ? Peut-être...

En tout cas, ce qui est certain, c’est que ce 18 juin-là, celui de 1959, fut un succès. Le même rapport le dit : ‘ « A dix-huit heures quinze, quatre cents personnes environ avec femmes et enfants et d’assez nombreux officiers étaient rassemblés autour du monument aux morts » ’. Le Dauphiné Libéré, tout acquis à de Gaulle, s’empresse de le confirmer, le 19 juin : « Depuis 1945, c’était la première fois que notre ville célébrait avec une telle ampleur l’appel. L’association des Français Libres de l’Isère a voulu symboliser par là, la pérennité et le sacrifice de cette période tragique que le chef de la France Libre a appelé une ’ ‘ ’ ‘ Guerre de Trente ans ’ ‘ ’ ‘ . Par cette expression, il a voulu ainsi unir toutes les générations du feu qui, au cours des deux guerres ont consenti les mêmes suprêmes sacrifices pour la défense du sol français et la liberté du monde ’ ‘ 912 ’ ‘ . »

En même temps, le pouvoir gaulliste entend profiter de la commémoration pour disqualifier la seule mémoire qui se pose en concurrence directe de la sienne. Voici la circulaire n° 393, qui, datée du 12 août 1959, est adressée sous pli confidentiel, par le ministre de l’Intérieur Pierre Chatenay à tous les préfets de métropole.

‘« Objet : Commémoration du quinzième anniversaire de la Libération par le Parti Communiste.
Comme il en a l’habitude, chaque année à pareille époque, le Parti Communiste entend se servir de l’anniversaire de la Libération du territoire à des fins de propagande. La déclaration du bureau politique du PCF du 3 août 1959 invite les organisations du parti à prendre toute disposition afin de susciter, d’organiser et d’orienter de larges manifestations commémoratives du quinzième anniversaire des événements du mois d’août-septembre 1944.
Il est vraisemblable que le PC profitera de cette occasion pour revendiquer le mérite d’avoir été le premier à lancer un appel à la lutte pour une France libre et indépendante à partir du sol national.
Une telle falsification de l’histoire ne saurait demeurer sans réplique. Orateurs et journalistes de l’extrême-gauche doivent s’entendre rappeler quelques vérités premières.
J’ai l’honneur, en conséquence, de vous adresser, à toutes fins utiles et en vous laissant le choix du moyen à utiliser pour son exploitation, une documentation relative à l’attitude réelle du PCF de septembre 1939 en juin 1941 913 . » ’

L’entreprise d’identification absolue de la mémoire du général de Gaulle à la mémoire nationale semble donc en passe, à Grenoble comme ailleurs, de fonctionner.

D’autant plus, et c’est là le deuxième point qu’il faut évoquer, que pour être complet, cette opération de « main mise » s’accompagne d’une tentative de substitution du 18 juin au 8 mai. En effet, dès son accession à la tête de l’État, de Gaulle déclare une véritable guerre mémorielle au 8 mai. Cette date, pour plusieurs raisons, ne lui convient pas : pas assez personnelle, trop extra-nationale, trop proche du 18 juin... Le décret n° 59-333 du 11 avril 1959 reporte donc le 8 mai au… deuxième dimanche du mois. Coup de tonnerre et retour à la case départ pour les anciens résistants et déportés qui ont si assidûment lutté pour que cette date soit « fête nationale ». L’affrontement couve pendant deux ans (en mai 1959, le préfet reçoit une circulaire de son ministre de tutelle qui l’informe que ‘ « la commémoration de l’Armistice de 1945 sera célébrée encore cette année le 8 mai. La journée du 8 mai sera donc fériée ’ ‘ 914 ’ ‘  » ’ et en 1960, le 8 mai est un dimanche) et c’est en 1961 qu’éclate la polémique. Voici la lettre que Triboulet, ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, adresse aux préfets, le 14 avril 1961 :

‘« Le gouvernement a estimé qu’il n’était pas indispensable que la commémoration de l’Armistice de 1945 s’accompagnât de la création d’un jour férié, pour éviter de multiplier les coupures dans l’activité économique de la nation qui sont déjà fréquentes, au mois de mai.
Cependant, et si les associations d’anciens combattants de votre département décident d’organiser des cérémonies du souvenir devant les monuments aux morts, le 8 mai prochain en dehors des heures de travail, je vous invite à y assister et à en prendre la présidence.
Dans ce cas, la journée du 14 mai sera consacrée aux cérémonies religieuses et à la quête du bleuet de France.
Si par contre, les anciens combattants de votre département ne prennent aucune initiative pour le 8 mai, il vous appartient de susciter et d’organiser le 14 mai, toutes les cérémonies commémoratives traditionnelles de l’Armistice 1945 915 . »’

Il y eut à Grenoble une grosse protestation en 1961 (carrément, les archives de la Préfecture contiennent une pochette intitulée « Motions de protestation tendant à ce que le 8 mai demeure une journée commémorative ») pour le rétablissement du 8 mai à la date du… 8 mai…

Il est par ailleurs à signaler qu’aux revendications de fidélité mémorielle se mêlent des revendications d’ordre plus catégoriel, c’est-à-dire strictement syndicales. Là réside une originalité importante, dans cette affirmation d’une thématique plus sociale. Nous avons ainsi compté douze protestations adressées au préfet, entre le 14 avril et le début mai, qui se répartissent significativement comme suit : huit proviennent des syndicats (qui réclament une « journée du 8 mai chômée et payée », comme la CGT métallurgie de Pont-de-Claix, qui débraye ce jour-là ; les Renseignements Généraux dans leur rapport n° 661 du 8 mai 1961 estiment à près de 70 % les métallos cessent le travail 916 ) ; trois sont dues aux anciens combattants 917  ; une, enfin, émane du conseil municipal de Saint-Martin-d’Hères 918 .

Reste que, fait remarquable, tout se passe plutôt bien. Le préfet participe aux manifestations le 8, et le maire UNR, le Docteur Michallon , appelle par voie de presse à se déplacer ce jour-là.

En 1962, la situation est à peu près comparable, même si l’on remarque une accentuation de certains points : ‘ « Les organisations de résistance de l’Isère et d’anciens combattants, appellent leurs adhérents à célébrer le 8 mai 1962, la commémoration de l’armistice de 1945. Il en a été ainsi, même des associations modérées sur le plan politique, tels Les pionniers du Vercors ’ ‘ , Rhin ’ ‘ et Danube ’ ‘ , Les anciens du maquis de l’Oisans ’ ‘ , Les blessés crâniens du Dauphiné ’ ‘ , Les anciens du 140e RIA qui affirment soit de se refuser à assister aux manifestations officielles à une date autre que celle du 8 mai, soit à manifester contre les crimes de l’OAS ’ ‘ 919 ’ ‘ . » ’ Les revendications syndicales connaissent cette année-là un gros succès (le télégramme n° 636 précise qu’‘ « un sondage d’ensemble donne 40 % de grévistes sur quinze mille salariés contrôlés dans la région grenobloise ’ ‘ 920 ’ ‘  » ’). En revanche, le rituel change peu.

En 1963 encore, comme les années précédentes, on note cette espèce de dédoublement entre manifestations officielles et manifestations non officielles, mais on continue de bien s’entendre. Chassigneux remercie même, le 8 mai, au nom du Comité départemental de liaison qui représente trente associations d’Anciens Combattants ou Victimes de Guerre, ‘ « toutes les autorités locales et départementales […] et la population grenobloise d’avoir bien voulu répondre à son appel et se joindre aux anciens combattants et aux familles des morts qui entendent célébrer toujours l’anniversaire de la Victoire de 45 à sa date historique, c’est-à-dire le 8 mai, et à l’exclusion de toute autre date ’ ‘ 921 ’ ‘  » ’. De plus, le préfet est heureux de noter dans son télégramme du 8 mai (n° 854) que, ‘ « à Grenoble, 25 % environ des ouvriers ne se sont pas présentés à la prise du travail ce matin et, à dix heures, onze mille deux cents sur l’effectif de quatorze mille qui auraient dû être au travail, ont débrayé jusqu’à midi ’ ‘ 922 ’ ‘  ».

L’année suivante, la situation est exactement la même, les associations estimant être sur la bonne voie pour la reconnaissance pleine et entière du 8 mai : ‘ « Si grâce à la ténacité des associations d’anciens combattants un geste du gouvernement a été accompli au sujet de la célébration de la Victoire de 1945, toutefois, nous n’acceptons ce premier résultat que comme un pas en avant vers une commémoration identique de la loi du 8 mai à celle du 11 novembre ’ ‘ 923 ’ ‘ . »

Durant ces quatre ans, si les tensions sont certes très vives, elles n’entraînent pas de dysfonctionnement dirimant pour la commémoration. Les associations – exceptées les plus gaullistes – font front commun contre l’État, retrouvant pour l’occasion un semblant d’unité. Les positions de chacun sont connues et on semble pratiquement s’installer dans l’affrontement, tous ayant alors un rôle bien précis à jouer. Cette lettre qu’adresse le préfet, le 9 mai 1963, au Ministre de l’Intérieur, dit bien cette manière de sérénité dans le conflit.

‘« J’ai l’honneur de vous rendre compte de la célébration dans ce département de la Victoire du 8 mai 1945.
Répondant à l’appel de leurs instances nationales, les anciens combattant de l’UFAC, de Rhin et Danube et de Résistance Unie, organisent à Grenoble, le 8 mai à onze heures, une manifestation devant le monument aux morts de la ville, à laquelle ont participé trois cent soixante dix personnes dont cent cinquante ouvriers métallurgistes des établissements Merlin Gérin qui avaient débrayé pour appuyer une demande tendant à faire reconnaître le 8 mai comme journée chômée.
Le Docteur Michallon, UNR, conseiller général, maire de Grenoble, assistait à cette manifestation et avait fait connaître, quelques jours auparavant, qu’il appuyait sans réserve la position des associations d’anciens combattants, désireux, en célébrant la commémoration de la Victoire du 8 mai à onze heures, de témoigner de leur souci de voir cette journée retenue dans le calendrier des jours fériés au cours des prochaines années.
Le Docteur Michallon, a, par ailleurs, accepté, à leur demande pressante, d’assister à la cérémonie officielle qui s’est déroulée au monument aux morts de Grenoble à dix-huit heures trente, en présence de tous les corps constitués et à laquelle avait tenu à participer l’association des Anciens Prisonniers de Guerre, ainsi que de nombreux anciens combattants, à titre individuel.
Par ailleurs, un effort tout particulier avait été fait cette année par l’autorité militaire, qui avait mis en place trois compagnies avec drapeaux et musique régimentaire. Les associations d’anciens combattants n’ont pas procédé à la lecture du manifeste de l’UFAC sur le péril atomique qui a néanmoins fait l’objet d’une insertion dans la presse locale.
Dans les autres communes du département, à l’exception des communes à municipalité communiste où les mairies étaient fermées et où une cérémonie s’est déroulée le 8 mai à onze heures, la commémoration de la Victoire a été célébrée à dix-huit heures trente, en présence des associations d’anciens combattants et des personnalités. A Vienne, trois cents personnes assistaient à la manifestation officielle qui s’est déroulée en présence du Docteur Chapuis, Conseiller Général, Maire de Vienne. A dix-neuf heures, une manifestation était organisée par la fédération ouvrière et paysanne des anciens combattants, à laquelle assistaient deux cents personnes environ, ainsi que Monsieur Hussel, Président du Conseil Général de l’Isère. Il n’y a eu aucun incident 924 . »’

Le dédoublement entre une commémoration associative et une commémoration officielle, qui sont cependant loin d’être imperméables l’une à l’autre, dure jusqu’en 1964 925 . Il est certain que malgré tout, ces incessants allers retours agacent, ou plutôt lassent la population. Les indices d’une désaffection se font en effet de plus en plus nombreux. Au point qu’on peut à présent parler d’une tendance lourde. En 1960, pour le vingtième anniversaire de l’appel du 18 juin, le préfet Ambot écrit aux maires du département que ‘ « l’appel historique du 18 juin 1940 sera marqué cette année par un ensemble de manifestations destinées à donner à son vingtième anniversaire une solennité et un éclat particulier » ’. L’appel qu’il rédige ( ‘ « Grenoble la Résistante, en répondant unanimement, prouvera ainsi sa reconnaissance à celui qui, dans les heures sombres de notre histoire, sut galvaniser les énergies et porter si haut le prestige de notre pays ’ ‘ 926 ’ ‘  » ’) signé du Comité d’organisation (qui regroupe à la fois l’Armée et les associations d’anciens combattants proches du pouvoir) a beau être diffusé par la radio et la presse, les compte rendu et les photographies que publient les journaux qui, pourtant proches de De Gaulle, insistent à l’envi sur « l’éclat » et la « ferveur », montrent surtout des personnalités 927 . De foule, point. Ce que confirme le rapport n° 779 des Renseignements Généraux, daté du 20 juin : ‘ « L’appel lancé par les FFL n’a pas eu d’écho dans la population qui ne s’est pas dérangée pour assister aux différentes cérémonies ’ ‘ 928 ’ ‘ . »

Même les fêtes de la Libération ne font plus recette : ‘ « Malgré les appels des mouvements de résistance et une importante campagne dans la presse locale, la participation aux cérémonies commémoratives a été relativement faible. Elles n’ont groupé que les dirigeants des associations de résistance et des personnalités politiques ’ ‘ 929 ’ ‘ . »

Les querelles commémoratives et les incohérences du calendrier mémoriel ne sont pas seules à mettre en cause. La France, dans les années soixante, change à vive allure et Grenoble peut-être encore plus vite. C’est-à-dire qu’elle se modernise et part massivement en vacances. Pour preuve ultime, en 1959 et 1960, le préfet Raoul n’assiste pas, pour cause de ses congés annuels, aux cérémonies de l’anniversaire de la Libération de Grenoble 930 ...

Notes
907.

ADI, 2696 W 62, pochette 3, « Commémoration de l’appel du 18 juin 1940 ».

908.

Ibidem.

909.

Ibid.

910.

La circulaire de Raoul précise : « Si, dans votre commune, il n’existe pas de section des FFL, vous auriez à prendre vous-mêmes l’initiative des cérémonies de commémoration en pressentant les associations d’anciens combattants, notamment de la Résistance » ; ADI, ibid.

911.

Ibidem.

912.

Le Dauphiné Libéré, numéro du 19 juin 1959, 1èrepage, article titré « Grenoble a célébré avec émotion le dix-neuvième anniversaire du 18 juin ».

913.

Suivent trois pages recto verso, très structurées, qui compilent des extraits et citations des journaux communistes illustrant son comportement durant « la drôle de guerre » et jusqu’à l’opération Barberousse. ADI 2696 W 62, pochette 4, « Anniversaire de la Libération de Grenoble ».

914.

Circulaire n° 277 ; ADI 4332 W 308, pochette 3, « 8 mai. 1961-1964 ».

915.

ADI 4332 W 308, ibidem.

916.

D’ailleurs, certaines entreprises avaient d’elles-mêmes fermé leurs portes, accordant un jour de congé à titre de « crédit de pont ». ADI, ibid.

917.

Le Comité de Vif des anciens combattants de la Résistance Française déclare, le 21 avril, ne pouvoir accepter « que cette victoire soit célébrée au rabais , c’est-à-dire le 14 mai au lieu du 8 mai » ; ADI, ibid. Souligné par nous.

918.

« Le conseil, après avoir délibéré, émet le vœu que l’anniversaire de l’anéantissement du nazisme soit célébré effectivement le 8 mai et non pas le dimanche suivant cette date ». Séance ordinaire du 28 février 1961 ; ADI, ibid.

919.

ADI, ibid. Rapport RG n° 582 du 7 mai 1962.

920.

Le préfet reconnaît dans ce télégramme le succès de la CGT ; ADI, ibid. D’ailleurs, à l’échelle nationale, L’Humanité proclame encore une fois que l’Isère est un département pilote ; cf. annexe n° XV.

921.

ADI, ibid.

922.

Le préfet précise que « ce mouvement est destiné à appuyer la demande des syndicats tendant à obtenir que cette journée soit chômée et payée ». Les effectifs fournis ici concernent uniquement la métallurgie grenobloise, à la pointe du combat syndical. ADI, ibid.

923.

Le Progrès, 8 avril 1964.

924.

ADI, Ibid.

925.

L’année de la « commémoration des deux anniversaires » sera l’occasion d’une première victoire des anciens résistants et déportés, et donc d’une « défaite » de De Gaulle, le 8 mai étant de nouveau fêté le 8 mai, mais n’étant pas encore férié ni chômé. Cf. infra.

926.

ADI, 2696 W 62, pochette 3.

927.

Le Dauphiné Libéré du dimanche 19 juin 60 titre : « En hommage à ceux qui donnèrent leur vie pour la libération de la Patrie, le vingtième anniversaire de l’appel aux Français a été célébré avec éclat ».

Le Progrès du même jour : « Au monument aux morts : anniversaire du 18 juin 1940 célébré en présence de nombreuses personnalités par une double cérémonie ». Cette année-là, en effet, comme le suggère le titre de cet article, il y eut deux cérémonies, la première officielle, la deuxième regroupant « les fidèles du Général de Gaulle , membres de l’UNR qui commémorent le souvenir du 18 juin, ainsi qu’ils n’ont jamais cessé de le faire ».

928.

ADI, 2696 W 62, pochette 3.

929.

Rapport RG n° 815, du 23 août 1960 ; ADI, 2696 W 62, pochette 4, « Anniversaire de la Libération de Grenoble ».

930.

Il y délègue son chef de cabinet, Habert. ADI, ibidem. L’été, c’est le temps des « grandes vacances »…C’est la principale raison qu’avancent les Renseignements Généraux à l’échec des commémorations d’août 1964 (les enquêteurs tranchent, dans leur rapport n° 700 du 3 août de cette année : « La période de départ ou d’arrivée de vacances semble être la cause du peu d’affluence » ; cf. infra). On est d’ailleurs en droit de se demander si au bout du compte, ce n’est pas cette perte d’audience commémorative (de Gaulle chef d’Etat régnant en maître absolu sur la mémoire nationale, malgré quelques vicissitudes, surtout autour du 8 mai comme on l’a vu ; la guerre d’Algérie achevée et la croissance prodiguant ses bienfaits) qui est la véritable marque de cette période…