F – Le comble du mythe gaulliste de la « Guerre de Trente Ans » : la commémoration des deux anniversaires de 1914 et 1944.

Une intense activité commémorative 931 est déployée à l’occasion de ce double anniversaire, qui permet au pouvoir gaulliste de conforter son assise d’instance mémorielle principale (c’est-à-dire en fait unique) de la Deuxième Guerre mondiale et même de la faire remonter jusqu’au premier conflit mondial.

Cette volonté de revivifier le mythe de la « Guerre de Trente Ans » est servie par le calendrier : deux ans après la fin des « événements d’Algérie  », un cinquantenaire et un vingtième anniversaire cumulent en effet leur force de mobilisation pour offrir au général de Gaulle l’opportunité, de son vivant, d’incarner encore une fois son mythe dans la mémoire collective de la nation. L’entreprise est de taille et profite ingénieusement de cette fatalité calendaire. On ne peut en effet guère s’y tromper ; il s’agit bien là d’une affaire d’État, qui fait travailler en commun de nombreux acteurs (Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Ministère de l’Éducation nationale et bien sûr celui de l’Intérieur) et dont l’influence centralisatrice et les exigences étatiques se font ressentir, par l’intermédiaire des préfets, jusqu’en région.

Les buts que s’assigne ‘ « la France ’ ‘ 932 ’ ‘  » à cette occasion sont au nombre de deux : « […]1° - rappeler les causes comme les conséquences de ces événements et rendre hommage à l’héroïsme de ceux qui en furent les acteurs et les victimes ; 2°- réagir contre l’indifférence de ceux qui avouent, parfois si légèrement, une ignorance regrettable, non seulement de ces événements, mais aussi des enseignements qu’ils comportent [...] ’ ‘ 933 ’ ‘  ».

Le ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre tient une conférence de presse le 6 février, depuis l’hôtel des Invalides, pour dévoiler la teneur du projet gouvernemental, alors que déjà, le 29 janvier, c’est-à-dire douze jours après la parution de la circulaire ministérielle, l’Inspecteur Général Chargé de Mission, M. Lis, qui coordonne l’opération, avait écrit aux préfets pour s’enquérir de leur implication.

‘« […] I – Le Comité interdépartemental ou départemental d’organisation est-il créé ? Dans ce cas, quelle est sa composition ? S’il n’est pas créé, est-il en cours d’organisation ? II – A l’exclusion des cérémonies nationales dont les dates sont déterminées, est-il prévu en 1964 dans votre département : des cérémonies traditionnelles commémoratives des Deux Anniversaires ; des cérémonies particulières ayant le même objet ? Vous est-il dès maintenant possible d’en prévoir le lieu, la date et le motif ? […] 934  » ’

On ne perd donc pas de temps et Paris entend bien mener l’opération avec une diligence toute gaullienne ! De fait, le Comité départemental de commémoration des deux anniversaires de 1914 et 1944 est créé fin avril. Sa composition s’efforce de n’oublier personne, afin de ne froisser aucune susceptibilité, mais bien évidemment c’est le Comité exécutif qui dispose du vrai pouvoir et qui, parfois, pose des problèmes à l’orthodoxie mémorielle gaulliste et ce, notamment en trois occasions.

Tout d’abord, « l’affaire » du 8 mai revient, telle un « boomerang » décidément incontrôlable, sur le devant de la scène. Le préfet se fait l’écho des revendications des Anciens Combattants, dont on sait que leur première qualité est la constance. Elles obtiendront en l’occurrence gain de cause.

Deuxième confrontation au sujet du 6 juin, qui, dans l’esprit de Paris, était clairement destiné à flatter la mémoire de ces armées alliées que pourtant, sciemment, de Gaulle avait oublié de citer dans son célèbre et fondateur discours d’août 1944. Le Comité Exécutif des Deux Anniversaires de l’Isère, réuni le 2 juin, décide en effet :

‘« [...] à l’unanimité de ne marquer la commémoration du 6 juin par aucune cérémonie particulière, pour les raisons suivantes :
1° - cérémonie d’inauguration de la plaque sur la maison de M. le Préfet Reynier à La Motte d’Aveillans le matin même ;
2° - considérables embarras de la circulation tout au long de l’après-midi en raison de l’arrivée du critérium cycliste du Dauphiné Libéré ;
3° - indisponibilité de la quasi totalité des troupes de la Garnison de Grenoble actuellement en manœuvres ;
4° - impossibilité de trouver une heure qui puisse satisfaire à la fois les exigences des personnalités, celle de la circulation et le désir des membres du Comité d’associer à ces manifestations les enfants des écoles [...].
Il a été convenu que tous les efforts seraient portés vers la préparation de la commémoration du 22 août [...] 935 . »’

CQFD... La Normandie, c’est à la fois trop loin et trop exotique ; en revanche le 22 août est par définition la date synthétique grenobloise... Encore une preuve, s’il en était besoin, de la prééminence du calendrier mémoriel local et de sa priorité sur « l’échéancier » national, a fortiori international.

Enfin, le ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre est très tôt prévenu par le préfet que le Comité des Deux Anniversaires isérois n’entend pas s’associer pleinement à la cérémonie du 2 août 1964 936 , c’est le moins que l’on puisse dire. Deux raisons majeures expliquent la réticence frondeuse des anciens combattants de l’Isère. Il ne saurait en effet être question de confondre quand il s’agit de commémorer la Première Guerre mondiale : le 11 novembre, on le sait, c’est l’arrêt des combats qu’on célèbre, autrement dit la fin des massacres. Dans sa proposition de rappeler avec faste le 2 août, à l’autre extrémité chronologique du conflit, en son amont le plus lointain, le gouvernement commet une grossière erreur psychologique. Il renvoie symboliquement les anciens combattants au début de leur calvaire, les invitant, contre toute tradition qui plus est, à s’affronter à la matrice de toutes leurs souffrances. La réaction est immédiate qui fait écrire à Chassigneux le 29 juillet que ‘ « si au cours de sa dernière réunion, notre Comité départemental de Liaison, qui représente trente associations d’Anciens Combattants et Victimes de Guerre, s’est rallié à l’unanimité à l’idée qu’aucune Cérémonie officielle n’ait lieu le 2 août prochain pour commémorer le Cinquantième Anniversaire du départ à la frontière des Combattants de la Grande Guerre, toutefois, pour répondre au désir exprimé par quelques anciens de 14-18, une simple délégation d’une sizaine de membres a été désignée pour déposer, sans aucune publicité, une gerbe de fleurs au Monument aux Morts de la Porte de France (à 10 h 30). Par correction, nous avons tenu, Monsieur le Préfet, à vous en informer [...] ’ ‘ 937 ’ ‘  ».

On imagine dans quelle situation particulièrement inconfortable se trouve alors Doublet 938 par rapport à son administration...

D’ailleurs, Jean Sainteny avait très tôt tenté (sans donc y parvenir totalement) de désamorcer la crise qui couvait en adressant aux préfets une lettre spécialement consacrée à la « Commémoration du Cinquantième Anniversaire du 2 août 1914 », le 19 mars 1964. A la lire, on devine une tentative maladroite de justification, en même temps, dans le dernier paragraphe, qu’une inquiétude à peine dissimulée face à la réaction pressentie des Anciens Combattants.

‘« [...] J’attire tout spécialement votre attention sur le fait que cette cérémonie doit se dérouler dans une dimension de recueillement général et de solennité.
En effet, elle a pour but essentiel, non pas de commémorer le Cinquantième Anniversaire de la déclaration de guerre du 3 août 1914 mais d’évoquer l’unanimité nationale recrée le 2 août 1914, par l’élan patriotique extraordinaire, prélude à l’inoubliable union sacrée, qui porta tous les hommes aptes à combattre vers les frontières de notre pays.
Vous voudrez bien me rendre comptes des dispositions que vous aurez prises à cet effet et me tenir éventuellement informé des difficultés rencontrées 939 . »’

A en croire le ministre donc, loin d’être une volonté d’afficher, même rétrospectivement, un certain bellicisme, le choix du 2 août procède pour le gouvernement d’un souci patriote de rappeler « l’élan » avec lequel les Français se mobilisèrent, réactivant au passage ce mythe si particulier et si vivace de la « fleur au fusil », dont Jean-Jacques Becker a définitivement fait justice 940 ... Cette fois-ci, la maestria gaullienne et sa propension à la manipulation mémorielle ont commis un impair.

C’est le rapport des Renseignements Généraux n°700, daté du 3 août 1964, qui nous permet d’approcher la deuxième raison de la mauvaise humeur du monde des anciens combattants de la Première Guerre mondiale, plus proche celle-là des classiques revendications socio-économiques propres à cette « corporation ». Rappelant en préambule que « les cérémonies de commémoration du 2 août 1914 dans l’Isère n’ont pu obtenir le résultat escompté et se sont déroulées devant un petit nombre de participants » ’, le rapport conclue en effet que cet échec est du à ‘ « [...] une certaine bouderie des Anciens Combattants à l’égard du Chef de l’État qui a “accepté” des restrictions au paiement de la retraite des Anciens Combattants ’ ‘ 941 ’ ‘  ».

C’est une double impression d’amalgame forcé et de propagande gaulliste forcenée qu’on retire de l’analyse de la célébration des « Deux Anniversaires », telle qu’elle se déroule à l’échelle de la Capitale des Alpes. Pour une fois, de Gaulle – de Gaulle au pouvoir – s’y prend assez mal, comme si son entreprise de mythification de l’été 44 (« techniquement » assez réussie, quoi qu’on en pense, et en tout cas extrêmement subtile dans ce qu’elle offrit suffisamment de mythe aux Français de l’époque – dans le sens de mensonge, plus ou moins pieux, mais aussi dans l’acception d’élément fondateur et structurant d’une histoire nationale en continuité, malgré la « parenthèse de Vichy », et incarnée dans une République dressée depuis trente ans dans une vigilance continuelle face à l’Allemagne 942 – pour se « relancer », thématique proprement gaullienne, à l’assaut de leur destin, en sachant se garder de sombrer dans le fétichisme partisan) se muait, vingt ans après, en tentative de mystification.

Appuyé sur un appareil d’État puissant et tout entier dédié à son service, exerçant un vrai monopole, de Gaulle, en tout cas à Grenoble, semble louper son coup, alors que la panthéonisation de Moulin (grâce surtout à Malraux, il faut bien le dire) lui assure dans le même temps une mainmise quasi définitive sur la mémoire de la Résistance, élargie là à la mémoire de la Résistance de l’intérieur.

Il n’y eut à Grenoble, c’est vrai, guère de manifestation publique de protestation ou de rejet ; la presse locale, par exemple, n’est jamais virulente et apparaît même assez bizarrement coite. Il est cependant clair que le cœur n’y est pas et que dans le contexte si particulier des relations qu’entretiennent la ville et celui qui l’a faite Compagnon de la Libération, vingt ans après, c’est vingt ans trop tard.

‘Commémorer, c’est consacrer un commencement et le promouvoir en symbole de l’avenir.
Henry-Pierre Jeudy 943 .’

A considérer ces dix-sept ans de cérémonies commémoratives officielles grenobloises, un constat surtout s’impose, au-dessus des revendications sociales et même des aménagements de calendrier : plus on avance dans le temps, plus la commémoration perd en intensité querelleuse, sa dynamique proprement politique s’étiolant. Les mémoires politiques se cantonnent au fur et à mesure qu’on s’éloigne de l’événement fondateur dans d’autres lieux d’expression.

Parfois, mais parfois seulement, quand les circonstances politiques se font extraordinaires, les failles principales – c’est-à-dire l’opposition État/Associations et la bataille gaullistes/communistes – rejouent. Mais là encore, en perdant de leur virulence. Ainsi, si l’on n’a guère parlé dans les pages qui précédent de la guerre d’Algérie, ce n’est pas un hasard. Lors des commémorations officielles, il est en effet presque impossible de trouver mention d’une mise en résonance des événements d’Algérie avec la mémoire de 1939-1945. De-ci de-là, on tente bien sûr quelques comparaisons. On a soin pourtant de ne pas perturber le déroulement des cérémonies officielles. Très rarement, on en organise d’autres, sauf en 1961 où au plus fort de la crise algérienne, à Grenoble, on assiste enfin à des manifestations d’envergure : ‘ « L’ANACR, la FNDIRP, l’ARAC, les anciens combattants de la Résistance, la FOPAC, les Garibaldiens, les Cheminots Anciens Combattants ont organisé dans le département différentes manifestations en dehors de celles officielles […]. Partout les discours étaient basés sur le même thème : auto-détermination rapide pour l’Algérie, paix avec l’Allemagne ’ ‘ , retour des troupes allemandes stationnées dans les bases militaires de l’OTAN, vigilance vis-à-vis de l’OAS dont les cadres sont formés par ’ ‘ ’ ‘ les vichystes revanchards et de hauts fonctionnaires de la Police ’ ‘ ’ ‘ […] ’ ‘ 944 ’ ‘ . »

Et pour l’anniversaire du 8 mai 1962, les accords d’Evian une fois signés, on a vu que les Renseignements Généraux ne rapportent qu’un léger regain d’activité politique au sein de l’espace restreint de la commémoration 945 .

A Grenoble 946 , l’essentiel de la bataille contre la guerre d’Algérie se joue ailleurs que sur le plan des comparaisons historiques et en tout cas pas lors des cérémonies commémoratives. Comme l’écrit Jean-Pierre Rioux : ‘ « Cette ’ ‘ ’ ‘ autre guerre ’ ‘ ’ ‘ -là rappelle plus difficilement ’ ‘ ’ ‘ l’autre ’ ‘ ’ ‘ , ses combattants sont un contingent d’une autre génération, elle sécrète déjà ses propres mémoires qui campent ailleurs et n’interfèrent guère sur le passé antérieur ’ ‘ 947 ’ ‘ . » ’Les commémorations des événements de la Seconde Guerre mondiale sont à présent plus l’occasion de rappeler le souvenir de la période que d’entretenir des mémoires affrontées.

Mais le temps ne produit son effet émollient que sur la politisation de la commémoration. Butée, obstinée, elle est encore le geste le plus juste de la mémoire, son rendez-vous obligé. Chargée depuis la période « explosive » de 1944-1946 d’insuffler du stable dans l’instable, elle remplit parfaitement son rôle encore vingt ans après. A partir de 1958-1959, de Gaulle ayant fermement assuré sa prise sur le rituel, les communistes étant en confluence sur la majorité des points de vue de politique nationale du général, l’ambiance commémorative est à la tranquillité. Ce que la commémoration a perdu en âpreté par rapport à la période 1947/48/49, elle le gagne en sérénité. Le point d’orgue à Grenoble comme dans le reste du pays de ce consensus commémoratif, ce sera l’année 1964. Parvenu à son apogée, le pouvoir gaulliste met la touche finale à ce travail d’assimilation mémorielle que le Général avait commencé depuis le salon de l’Hôtel de ville de Paris dès août 1944. Depuis 1958, son capital mémoriel a encore fructifié. Surtout, le général est peut-être celui qui a le mieux compris que la commémoration est la première des procédures de construction et de diffusion des systèmes de représentations du passé. Chef de l’Etat, il sait tirer le maximum de profit de l’usage politique qu’autorise la commémoration.

Car (même si la ville, on l’a dit, a une histoire particulière avec le général et entretient une relation conflictuelle avec « sa » mémoire de la guerre, ce qui la rend peut-être moins soumise que d’autres aux charmes gaulliens 948 ), comme l’ensemble de la nation, Grenoble subira l’envoûtement de la voix grave et éraillée de Malraux. Intimant à celui que de Gaulle a choisi pour être son représentant mémoriel posthume, et qui devient ce jour-là l’icône tutélaire de la Résistance, l’ordre forcément incontestable d’entrer au Panthéon pour l’y représenter, le héraut de la saga gaullienne clôt un cycle.

Notes
931.

Le Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre fait parvenir au préfet le « calendrier des émissions de radio diffusées par France-Inter et France-Culture (R.T.F.) à l’occasion des « Deux anniversaires (1914-1944) ». Au total, ce sont 93 émissions qui du mardi 2 juin au dimanche 22 novembre, sont prévues sur l’antenne des radios d’État. Une d’entre elles concerne très directement la région : celle qui doit être diffusée le vendredi 7 août 1964, à 20 h 20, sur France-Inter. Il s’agit d’une « tribune », consacré » au « Maquis du Vercors », animée par le général Petit, le général Zeller et le colonel Tanant, c’est-à-dire trois officiers supérieurs choisis pour propager la vulgate gaulliste sur l’épisode du Vercors. Point de hasard ici évidemment, mais au contraire une volonté – qui s’affirme d’autant plus facilement qu’elle maîtrise et contrôle les moyens de communication d’Etat – de mettre en avant une mémoire militaire et « légaliste » de la saga du Vercors.

932.

Cf. la lettre adressée aux préfets par Jean Sainteny, ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, le 17 janvier 1964, dans laquelle il ne parle ni de la « nation » ni de la « République », mais de la « France » et plus loin du « Gouvernement » ; ADI, 2696 W 62.

933.

Pour l’Isère, et depuis Paris et l’Assemblée Nationale, le député Chapuis, élu de Vienne, est le représentant le plus virulent de ce courant qui dénonce l’ignorance des Français. En un mois (avril 1964), il adresse pas moins de quatre lettres au préfet, toutes destinées à s’assurer de l’implication maximale de l’Académie de Grenoble dans les cérémonies. Il semble avoir été marqué par un sondage particulièrement alarmant sur l’état des connaissances historiques des Français, rendu public par la télévision. Rassuré à chaque fois par le préfet, qui lui promet que l’Académie fait son travail, il écrit cependant une nouvelle fois à Doublet le 29 avril : « [...] Je note avec intérêt que vous demandez à l’Académie de Grenoble de consacrer quelques heures de cours à l’explication des événements historiques commémorés, quelques jours avant leur célébration. Cela évitera peut-être que les écoliers ignorent le nom d’Hitler ou croient que Mussolini était un coureur cycliste ! ! ! [...] » (cf. également la circulaire du Ministre Jean Guillon, ADI, 2696 W 62, pochette 4, « Anniversaire de la Libération de Grenoble »).

934.

ADI, ibidem.

935.

ADI, ibid.

936.

D’ailleurs, Doublet prend de multiples précautions « oratoires » dans sa correspondance avec Paris, « mentant » à l’occasion – quand il affirme que ce sont les vacances d’été qui poussent les membres du Comité à ne pas vouloir participer à cette manifestation, et rien d’autre (lettre du 21 mai 1964) ; ou quand, en contradiction parfois avec le rapport des Renseignements Généraux, il assure le ministre que « [...] dans de nombreuses localités et notamment à Grenoble, une cérémonie devant le Monument aux Morts a marqué le cinquantième anniversaire du départ pour le front des combattants de 1914 [...] » (lettre du 30 septembre 1964) ; ou encore que « [...] toute l’ampleur sera donnée aux manifestations organisées à l’occasion du 2 août prochain [...] » (lettre du 21 mai 1964) ; ADI, ibid.

937.

ADI, ibid.

938.

Qui reçoit cependant au passage, manuscritement, l’assurance de la « très vive sympathie » de Chassigneux.

939.

ADI, ibid.

940.

Lire sa thèse, Comment les Français sont entrés dans la guerre : contribution à l’étude de l’opinion publique. Printemps-été 1914, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1977, 637 p.

941.

ADI, 2696 W 62, pochette 4, « Anniversaire de la Libération de Grenoble ». Les RG précisent en outre que « [...] la période de départs ou d’arrivée de vacances semble être la cause du peu d’affluence ».

942.

On sait que c’est le 11 novembre 1945, à l’occasion des commémorations du premier onze novembre de paix que de Gaulle inventa l’idée en même temps que l’expression de « Guerre de Trente Ans », déplaçant ainsi sur le terrain mémoriel le sens historique de ce que fut la « vraie » guerre de trente ans (1618-1648) ; cf. notamment Robert Frank, art. cité, in La mémoire des Français..., p. 374

943.

« Pourquoi commémorer ? », in Résistants et Résistance, op. cit., p. 245.

944.

Rapport n° 1315 du 13 novembre 1961, émanant des RG ; ADI, 4332 W 47, pochette 4 « Anciens combattants. 1960-1966. Divers ».

945.

Cf. rapport n° 582 du 7 mai 1962, cité plus haut ; ADI, 4332 W 308.

946.

Et à Grenoble peut-être plus qu’ailleurs : voir dans ce sens La guerre sans nom de Bertrand Tavernier.

947.

In La mémoire des Français..., op. cit., p. 97.

948.

Cf. infra.