IV – 1945-1964 : une guerre officielle, militaire et mondiale.

Après le climax atteint par la séquence proprement dite de la Libération, une fois ordonné le cadre général de la toponymie urbaine grenobloise référencée à la Seconde Guerre mondiale, le rythme d’attribution de noms qui évoquent cet événement aux rues grenobloises va logiquement aller ralentissant. L’étiage atteint dans ce long après-guerre, qui dure tout de même près de vingt ans, est cependant important. Trente-trois voies publiques sont ainsi concernées, qui changent de dénomination au cours de huit séances de travail du Conseil municipal.

Là encore, il faut nuancer, pour constater tout d’abord que c’est en 1948 998 , c’est-à-dire à une époque encore très proche de la guerre, que l’on compte le plus grand ‘ « nombre de propositions relatives à la dénomination de voies nouvelles ou au changement du nom de quelques rues ou places de notre ville ’ ‘ 999 ’ ‘  » ’. Il y aura sept changements en 1954, un en 1956, un en 1957, six en 1959, un en 1961, trois en 1963 (en deux séances, l’une le 25 janvier et l’autre le 27 juin) et encore un en 1964. A ce titre-là d’ailleurs, celui du seul nombre des occurrences (13), on aurait peut-être pu adjoindre cette séance aux deux précédentes (1944 et 1945), pour brosser le tableau d’une longue Libération. En tout cas, c’est la première fois que l’on fait aussi directement intervenir les concitoyens dans les choix : ‘ « Ces propositions, qui répondent aux désirs exprimés par beaucoup de concitoyens, ont pour but d’honorer la mémoire de morts glorieuses de la dernière guerre et de martyrs de la Résistance, ou de perpétuer le souvenir de faits de guerre et de personnalités marquantes disparues ’ ‘ 1000 ’ ‘ . »

Notes
998.

Voir annexe n° XVIII.

999.

Pour reprendre la formule rituelle par laquelle le rapporteur de la Commission de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts débute sa prise de parole. A noter que ce jour-là, le Conseil municipal, après avoir motivé ses choix, clôt sa séance par une minute de silence : « Pour honorer la mémoire des héros de la Résistance, tous les membres du Conseil municipal se lèvent et observent une minute de silence ». Bulletin Municipal Officiel, 1948, p. 256.

1000.

Ibidem, p. 254.