1 – Les Gendarmes les plus rapides.

Ce sont les gendarmes qui agissent à Grenoble le plus vite. Concis et efficaces, ils inaugurent le 10 décembre 1944 une plaque commémorative qui porte le nom de leurs 33 camarades morts pendant le conflit. Le choix du support (une simple plaque), le lieu d’apposition (au sein de la caserne de l’Alma, c’est-à-dire sur un terrain qui n’est pas à proprement parler public), la qualité des intervenants (le colonel Descour, commandant la XIVe Région Militaire préside la cérémonie, à l’invitation du lieutenant-colonel Augé, qui commande la XIVe Légion Bis de Gendarmerie Nationale), l’époque (renaissance de la République et de ses « piliers », au premier rang desquels l’armée ; absence de contraintes administratives trop lourdes) permettent ainsi aux gendarmes d’afficher visiblement la qualité de leur mémoire strictement corporatiste, due à un engagement sans calcul durant le conflit. Le maire Lafleur ne se rend pas à l’inauguration mais délègue son premier adjoint, André Pépy 1056 . La presse se fait l’écho de l’inauguration 1057 , lui assurant ce qu’il faut de publicité pour qu’elle ne reste pas cantonnée à une cérémonie « privée ». C’est bien la rapidité d’action des gendarmes qui est le gage de leur réussite. Même si d’autres plaques sont apposées avant la leur (à la mémoire d’André Abry par exemple, le 23 octobre 1944, sur initiative des « Ets. Neyret-Beylier et Picard-Pictet 1058  »), elle est la première à concerner un groupe considéré en son entier.

Notes
1056.

AMG 1 M 90 et 1 M 901. Olivier Vallade omet de comptabiliser ce lieu du souvenir dans son ouvrage.

1057.

Cf. notamment Le Réveil et Les Allobroges du 11 décembre 1944, Le Travailleur Alpin restant lui muet.

1058.

Ou encore celle à la mémoire de Jean Bistési, inaugurée le 29 novembre 1944, un an jour pour jour après sa mort. AMG, 1 M 90 et 1 M 901.