2 – La question de l’événement : typologie historique.

Il s’agit à présent de répertorier le type d’événements commémorés par ces « pierres du souvenir ». Le tableau qui suit permet de donner une vision synthétique de cette deuxième typologie.

      Nombre de « monuments »
  Type d'événements   (tous types de supports
      confondus)
       
  Résistants   60
  (après combats)    
Exécutions      
    Individuelles 26
  Civils    
    Collectives 17
       
       
  1940   7
Morts au combat      
  Résistance   30
       
       
       
  Hommes   4
Personnalités      
  Femmes   7
       
       
  Maquis/secteurs/mouvements et réseaux
12
   
  Professionnels (y compris militaires)
15
  6
  6
 
       
       
  Religions   21
       
Déportation Politique   11
       
  Raciale   0
       
       
     
     
       
      Total
      222
       

On pourrait complexifier ce tableau quasiment à l’infini, tant chaque événement est en soi particulier. On aurait aussi pu faire entrer en ligne de compte d’autres critères (le politique par exemple, ou encore un « zonage » géographique pour parvenir à une régionalisation des événements) mais cela au risque d’alourdir notre grille d’analyse.

De façon claire, les exécutions sommaires sont d’assez loin le type d’événement le plus représenté, avec une quarantaine d’occurrences. Suivent, d’assez loin, les combats, qu’on ne perçoit apparemment qu’à travers leur dimension mortuaire puisqu’on ne commémore pas de combats ou d’engagements victorieux (à part l’exception déjà rencontrée de Voreppe) ou qui en tout cas ne se seraient pas soldés par des morts. La condition (y compris administrative) de la commémoration par le monument est clairement la mort, quelles que soient les conditions dans lesquelles elle frappe.

A travers tous ces morts, c’est la Résistance (plus évidemment que les combats de 1940...) qu’on honore, là aussi quelle que soit la forme qu’elle recouvre. Sans guère de surprise, la Déportation est elle réduite à son seul registre « politique » (cf. infra).

Cette pesée globale de la mémoire monumentale et lapidaire du département et de la capitale des Alpes conclue à une nette préférence pour la mémoire résistante, qui, dans sa diversité, s’impose largement.