III – Un Musée sans muséographie 1273  ?

D’évidence, un musée, ce sont avant tout des objets qu’on montre et des documents qu’on expose. Ce qui semble devoir d’emblée impliquer un parti pris de présentation, pour tout dire une « muséographie », c’est-à-dire ‘ « une grammaire plastique et spatiale, mode d’expression propre aux musées qui met en œuvre l’organisation de l’espace, l’éclairage des couleurs, les rapports entre les objets exposés ’ ‘ 1274 ’ ‘  » ’. Si l’on adopte cette pertinente définition, il apparaît que le musée inauguré en 1966, malgré le soin apporté pendant trois ans à la collecte des documents, ne possède pas de véritable muséographie, en tout cas consciente d’elle-même et objective. « L’ancien musée » fonctionnait en effet comme la plupart de ses contemporains, avec les moyens du bord, qui étaient fort limités 1275 et qui consistaient, dans un espace restreint (les 100, puis 170 m2 de l’appartement où naquit Stendhal), à accumuler le plus possible d’informations, c’est-à-dire beaucoup d’objets dans beaucoup de vitrines, énormément de reproductions de pages de journaux ou de photos aux murs. L’espace muséographiqe était donc saturé, et le discours muséal surchargé.

Notes
1273.

Nous avons une connaissance approfondie de « l’ancien » musée pour y avoir longuement travaillé, notamment lors de la rédaction de notre mémoire de stage du DEA « Relations et Interactions Culturelles Internationales », sous la direction de Pierre Guillen, Le musée de la Résistance et de la Déportation de Grenoble : un patrimoine local à la disposition de l’Europe, 1993, 84 p.

1274.

Marie-Hélène Joly, op. cit., p. 192.

1275.

Jean Paquet rappelle ainsi que « Le provisoire ayant duré... jusqu’à maintenant... l’équipe du musée en a tiré le meilleur parti, malgré un budget singulièrement limité [...]  » ; in op. cit., p. 56.