A – Indochine et Algérie, terres de résistances ?

Personne à Grenoble n’est à l’aise avec aucun de ces deux conflits. Liés avant tout au difficile processus de décolonisation dont la France ne sut pas faire l’économie, ils provoquent cependant des réminiscences intéressant directement le souvenir des combats de la Deuxième Guerre Mondiale, lesquelles trouvent un débouché public notamment dans la presse. L’imaginaire national – et en l’occurrence grenoblois – de la deuxième partie du XXe siècle reste fortement structuré par cette séquence et, surtout lorsque les armes parlent, la mémoire de la Résistance est toujours susceptible de mobilisation.

Cependant, il ne faut pas chercher de comparaison point à point, de grille d’analyse qui assimilerait parfaitement l’un à l’autre de ces conflits de nature différente, les superposant exactement. La Deuxième Guerre Mondiale et la Résistance fournissent plutôt aux journaux grenoblois, aux partis politiques et aux associations d’anciens résistants une source où trouver des éléments pour éclairer tel ou tel aspect, pour déplorer tel manquement ; elle est un fonds de références historiques en quelque sorte. Globalement, on peut lire, à propos de ces deux guerres, trois interrogations directement nourries des expériences de la Résistance.