1978 : le jubilé de l’Association Culturelle Israélite.

On a déjà dit que la communauté juive n’emprunte pas à Grenoble le vecteur religieux pour faire entendre la singularité de sa mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Un peu plus de trente ans après les événements, cela reste la règle. Certes, l’ACI de Grenoble consacre bien évidemment de longues pages à la description de la vie des Juifs grenoblois pendant la dernière guerre. Reste qu’au moment de conclure l’historique qu’il consacre à l’association, le principal rédacteur, Robert Cohen-Tanugi écrit de manière éloquente que, « […] parfois, sous le couvert d’opposition politique à l’état [sic] d’Israël ’ ‘ , on perçoit un arrière plan antisémite toujours latent dans une partie de la population […]. Le hasard veut que la date de ce jubilé soit également celle du trentième anniversaire de l’état d’Israël qui a transformé en réalité un espoir et une prière millénaire. C’est aussi la première fois où, dans l’histoire de ce jeune état, on entrevoit l’espoir de la paix et, peut-être, demain, de la réconciliation des peuples du Moyen-Orient ’ ‘ . C’est sûrement le vœu le plus cher de la Communauté juive de Grenoble aujourd’hui ’ ‘ 1732 ’ ‘  ».

On ne peut donc que noter le « déplacement » des préoccupations, qui passent par-dessus la mémoire de la Seconde Guerre mondiale (promouvant au passage la même vision que par exemple que celle que déployait l’UJRE en 1944, d’une communauté juive combattante) pour s’intégrer à une problématique plus contemporaine (le Moyen-Orient).

Notes
1732.

Mémorial du Jubilé 1928-1978, op. cit., p. 40.