B – L’impossible mémoire : l’exemple des STO.

Il existe des groupes sociaux qui, fortement structurés pendant le conflit autour d’une expérience commune des événements, ne peuvent parvenir à se faire entendre une fois que ceux-ci sont achevés. On a déjà vu (cf. supra) ce que la mémoire des Prisonniers de guerre rencontre de difficultés à Grenoble comme dans toute la France, pour s’inscrire dans une mémoire positive du conflit. C’est en tordant a minima la réalité qu’ils y arrivent, in extremis pourrait-on dire. Cette autre catégorie, encore plus à part, que forment les requis du STO, elle, ne réussit jamais à passer ce cap.

Il ne servirait de rien de chercher dans la situation grenobloise une originalité par rapport à ce que François Cochet notamment a par ailleurs démontré 1846 , à savoir que les « STO » connaissent de graves problèmes d’intégration mémorielle. Mais à Grenoble, la difficulté principale consiste à trouver l’écho de la voix des « STO». Nulle source ne nous permet en effet de penser que les « STO» grenoblois se sont fédérés en une association très active, ce qui nous réduit à émettre des hypothèses plus qu’à apporter des confirmations définitives. Car s’il existe bel et bien une association, ses moyens d’action semblent très limités et surtout son image apparaît immédiatement très péjorée. Ainsi, l’‘ « Association départementale des Déportés du Travail de l’Isère » ’ tente-t-elle de plaider sa cause en écrivant au maire, le 25 septembre 1945, pour se plaindre de la mauvaise réputation que lui est faite, d’après elle injustement 1847 . Plus d’un an après, le maire reçoit une lettre qui va dans le même sens 1848 , qu’il traite d’ailleurs de la même manière, c’est-à-dire en ne se déplaçant pas à l’invitation qui lui est faite de participer à la réunion de l’association et en daignant à peine envoyer un de ses adjoints le représenter.

Cependant, certaines notations, marginales et erratiques il est vrai, nous amènent à supposer qu’à Grenoble comme ailleurs, l’unique revendication des « Travailleurs en Allemagne » se concentre autour d’une exigence sémantique insupportable au milieu des anciens déportés (c’est-à-dire ceux qui parlent essentiellement par le biais de la FNDIRP). Ceux-ci n’entendent pas concéder aux « STO » le droit de se dénommer « Déportés du Travail ». L’horizon mémoriel des « STO » semble en effet à Grenoble tout d’abord encombré par l’ambiguïté même de leur expérience du conflit : n’auraient-ils pas pu faire autrement ? C’est le sens de cet échange de correspondance, à l’été 1945, entre le maire de Biviers 1849 , la préfecture, et le colonel Picq, Président de l’« Association des Prisonniers et Déportés de Grenoble », dont le but est de savoir s’il est possible de ‘ « mentionner sans inconvénients [sur le monument aux morts des deux guerres que vient de faire ériger la commune], les jeunes gens partis travailler en Allemagne au titre des S.T.O. et qui y sont morts, victimes des bombardements ’ ‘ 1850 ’ ‘  » ’. La réponse inspirée par le colonel Picq au préfet, que celui-ci répercute au maire de Biviers, est à la fois claire et mesurée puisqu’elle hésite à condamner à l’oubli l’ensemble des « STO ».

‘« [...] J’ai l’honneur de vous faire connaître qu’à mon avis, il ne saurait y avoir de mesure générale. Il faut procéder, bien au contraire, à l’étude de chaque cas particulier. Il est évident que, dans bon nombre de cas, les jeunes gens qui sont partis auraient pu se soustraire au S.T.O., mais il n’en est par ailleurs pas patent qu’un nombre très important de ceux-ci ont fait en Allemagne leur devoir en sabotant la production de guerre nazie ou en faisant de la contre-propagande.
Vous êtes mieux que quiconque à même de juger, en particulier d’après les correspondances qui ont été adressées à leurs parents 1851 . »’

Encore est-il à remarquer qu’en l’espèce il s’agit de cette « sous-catégorie » des « STO » qui sont morts en terre ennemie et qui n’ont d’autre demande que de figurer, à titre posthume, sur un monument aux morts ; certainement pas à se parer du titre de « déportés ».

Le « cas par cas » est cependant de rigueur, par prudence. Néanmoins, aussi tôt dans l’après-guerre, on note une manière de consensus, qui profite par défaut aux « STO », autour de l’idée que tous ceux qui ont eu à souffrir, à quelque titre que ce soit, du bellicisme allemand, doivent être honorés ou en tout cas considérés et aidés. C’est là le sens bien sûr de la célèbre affiche de Renluc 1852 , qui couvre alors les murs de Grenoble comme ceux de toutes les villes de France. On retrouve, dans la presse notamment et quelle que soit l’orientation politique des titres (avec peut-être un surcroît de bienveillance de la part des communistes ?), une multitude d’exemples de cette volonté d’union dans la mémoire, qui trouve en la personne d’Henri Frenay, ministre des Prisonniers, Déportés et Rapatriés, un défenseur acharné 1853 . De tout façon, ils sa font rapidement très discrets. L’activité, à défaut de l’activisme, de leur association baisse, au point de n’être bientôt plus que résiduelle et de motiver la « descente » d’un émissaire parisien, comme en témoigne la note de renseignement n° 99 du 19 janvier 1950.

‘« [...] A Grenoble, l’Association Départementale des Déportés du Travail ne déploie plus, depuis 1947, aucune activité.
Ému de cet état de chose, à la veille de l’élaboration du statut des Déportés du Travail, le Comité National de cette association vient de déléguer à Grenoble un de ses membres qui a pour mission de contacter les anciens dirigeants de l’Isère et les inviter à redonner de l’activité à leur section départementale 1854 . »’

La rupture mémorielle, intériorisée par les « STO » eux-mêmes, éclate au grand jour plus tard, au début des années 1950, se déplaçant en même temps sur le terrain plus circonscrit du législatif. Quand le député communiste Mouton voit finalement sa proposition de loi adoptée par l’Assemblée Nationale le 11 novembre 1956, c’est en effet à un véritable tir de barrage que se livrent les associations de déportés grenoblois 1855 .

Et ce sont finalement ces protestations outrées qui, affluant de tous les départements français, aboutissent au report sine die de la loi, le 23 avril 1957, clôturant ainsi, en tout cas pour Grenoble, le très faible débat qui s’était noué autour de cette reconnaissance juridico-sémantique de la mémoire des « STO ».

Elle aussi honteuse, la mémoire des STO échoue encore plus nettement que la mémoire pétainiste. La raison en est simple : eux n’ont aucune visée politique, aucun autre point de référence historique que leur propre renoncement. Symboliques d’un attentisme porté à son plus haut degré, ils ne peuvent être fiers de rien (sauf cas particulier, comme le rappelait Reyniès en 1945 dans sa lettre au maire de Biviers ; mais on est alors en présence de souvenirs personnels glorieux, et pas d’une mémoire de groupe). Leur attitude n’étant pas mémorable, leur expérience ne peut pas être mémorisable et ne peut se confondre avec celle des déportés. Au bout du compte, leur combat se situe sur le seul terrain des revendications socio-économiques, comme nous le rappelait encore récemment Richard Zaparucha, directeur de l’Office Départemental des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, nous confiant en outre son point de vue en ce qui concerne les « STO » qu’il reçoit encore relativement souvent de nos jours : ‘ « ils ne savent pas où ils en sont ’ ‘ 1856 ’ ‘ . »

‘La vérité s’indique au soin qu’elle met à se dissimuler.
Claude Lévi-Strauss 1857 .’

La mémoire « collabo », telle qu’on a tenté d’en repérer les expressions les plus visibles à Grenoble, se restreint en fait à une tentative de mémoire pétainiste. Parmi l’éventail des comportements et la gamme des investissements de ceux qui choisirent Vichy et/ou les Allemands pendant la guerre, c’est cette composante précise qui parvient le mieux à accéder à une mémoire collective. A partir de la fin des années quarante, elle hésite alors moins à dire sa spécificité dans le registre politique, encouragée par les mesures d’amnistie votées par l’Assemblée Nationale. Ce qui sert de « sas » de recyclage mémoriel pour beaucoup, c’est la possibilité qui leur est alors offerte de pouvoir renouer avec la politique. Autour du discours conservateur d’une certaine partie de la droite, vont en effet s’agréger une grande partie de ceux que leur engagement pro-vichyste avait exclus à la Libération du corps social de la nation et dont la mémoire historique honteuse les empêchait d’accéder à toute revendication de reconnaissance publique de leur groupe.

Notre questionnement initial – si la mémoire « collabo » existe à Grenoble, qui la représente et comment est-elle représentée ? – aboutit ainsi à un bilan triplement nuancé. Non seulement, en fait de mémoire « collabo », il convient donc de parler plutôt de mémoire pétainiste, exclusive de toute autre (les miliciens, les groupes ultras, les partis collaborationnistes n’entreprennent à notre connaissance 1858 aucune tentative dans ce sens), mais encore celle-ci s’exprime-t-elle en de rares et prudentes occasions 1859 , portée surtout par des individualités dont la personnalité – aussi affirmée que perturbée – est à notre sens révélatrice des difficultés génériques du groupe. Hésitant entre nostalgie et tentation du ralliement, André Gimel est l’archétype du Pétainiste recyclé dans un Gaullisme où la référence à la Résistance, pourtant fondatrice du mouvement, est diluée au point de pratiquement disparaître puisque ce qui lui importe surtout, c’est la possibilité de renouer légitimement avec l’image du Sauveur. Au contraire, Multrier est lui entièrement tourné vers une réhabilitation politique de l’action du maréchal. Mais il est tard quand il se met à agir. Son combat, dépendant de décisions auxquelles il n’est pas associé, est d’arrière-garde et ne peut alors éviter l’épithète de « nostalgique ». Quant aux « Alsaciens Lorrains », qui ont pris le relais de la Légion, que penser en dernière analyse de leur action de « lobbying » mémoriel, si ce n’est qu’elle est surtout révélatrice d’une chronologie légèrement différenciée. Les années 40 étaient celles où le réflexe de vigilance par rapport à d’éventuels essais de contre-mémoire prévalait. L’année 1951 marque le passage à une permissivité plus importante, dont l’érection de la statue de Jeanne d’Arc constitue à Grenoble le point d’orgue. Réduits à se souvenir pour eux-mêmes de Vichy comme d’un mythique âge d’or, peinant même à l’inclure dans le déroulement de leur Histoire de France, les Pétainistes grenoblois sont contraints à une mémoire du témoignage (Gimel et Jeanne d’Arc), voire de la protestation à caractère « tribunitien » (Multrier). La mémoire résistante n’a aucun mal à Grenoble à se substituer à la mémoire « collabo » pour, en la stigmatisant, parler à sa place, situation a priori paradoxale, mais qui prouve sa supériorité tranquille. C’est en fait elle qui codifie la représentation de la Collaboration.

Car l’amnistie juridique ne veut pas dire amnésie. Les réactions aux procès de la Collaboration grenobloise, dans sa dimension la plus répressive, prouvent qu’y compris sur le temps long de deux décennies, Grenoble reste une sentinelle attentive de la mémoire résistante (cf. supra, note infrapaginale 4 sur notre projet de travail à ce sujet). Certainement que Grenoble, moins qu’une autre ville, laissait la possibilité à une mémoire de la Collaboration de s’affirmer en s’affichant. Fonctionnant très tôt comme une « ville-mémoire », la capitale des Alpes, intégralement dédiée à la mémoire positive de la Résistance, est nécessairement, presque consubstantiellement, rétive à de telles manifestations.

Quant aux résultats électoraux qu’obtiennent les listes à vocation de réhabilitation pétainiste, notamment la liste UNIR, ils sont ridiculement bas à Grenoble comme dans tout le département. Le lien entre mémoire et politique ne peut à vrai dire pas se tisser, la première, souterraine la plupart du temps faisant avorter les espoirs de capitalisation électorale de la seconde 1860 .

Honteuse, confinée, obérée, reléguée, gommée… Pour tenter de définir le plus justement possible les états successifs de la mémoire pétainiste grenobloise, on pourrait égrener à l’envi la longue liste de ces adjectifs, qui appartiennent tous, en dernier ressort, aux champs lexicaux soit de l’impuissance 1861 , soit de l’oubli. C’est ce dernier mot qui nous paraît finalement, au moment de conclure, être le plus adéquat. Les « Collabo » grenoblois sont bien situés dans cet espace, qui, fluctuant peu dans le temps, les place quelque part entre oubli intériorisé et intime et oubli volontaire et officiel.

Grenoble n’adhère pas plus aux propositions de confusions de mémoire – ô combien intéressées politiquement – qui lui sont faites. Celles-ci se situent à un autre niveau, puisqu’elles ne se rattachent pas directement à la mémoire « collabo », bien au contraire. Mais leur ambiguïté fondamentale valait qu’on les signale et qu’on s’y attarde, pour dire qu’elles ne prennent pas. Pas plus en effet qu’elle n’apporte son soutien à l’équation pour le moins hasardeuse des « STO » (Requis = Déportés), Grenoble n’adhère à l’analogie frauduleuse que certains font entre le combat de la Résistance et celui de l’armée française en Indochine ou en Algérie. Cette réticence qu’éprouvent les Grenoblois à l’égard des confusions de mémoires équivaut clairement à une victoire de la mémoire résistante, dont la cohérence n’est jamais prise en défaut (à de rares et explosives exceptions près ; cf. supra, notre partie sur le « cas » Voitrin), même quand le politique s’en mêle. L’action pédagogique que celle-ci sut très tôt entreprendre, variant les vecteurs d’expression, est solide. Qu’il existe des tentatives de captation politique, c’est indéniable. Mais si elles ne dérangent pas, c’est que quand notamment les communistes et les gaullistes grenoblois réclament pour eux seuls le monopole de la mémoire résistante, on ne peut guère accuser l’une ou l’autre de ces deux familles politiques de trahir l’héritage moral de la Résistance. C’est exactement l’inverse pour l’exemple du combat algérien de la famille de Reyniès, dont on comprend, même intuitivement, qu’il va à l’encontre des valeurs de la Résistance. C’est encore exactement l’inverse pour les requis du STO, dont on voit bien qu’ils seraient des « usurpateurs 1862  » s’ils parvenaient à se parer du titre de déportés, tant ils ne ressemblent pas, déjà physiquement, aux rescapés des camps de concentration et d’extermination. La distorsion entre la réalité et la représentation, inhérente à toute entreprise de mémoire sociale, est alors trop importante et confine à la trahison, empêchant finalement ces deux tentatives d’aboutir, ou de fonctionner correctement.

Au bout du compte, cette histoire des tentations et tentatives de mémoires – qu’il s’agisse de l’entreprise « collabo », des essais confusionnistes de la famille de Reyniès ou des velléités « STO » – est une histoire d’échecs répétés, à l’exception près de l’érection de la statue de Jeanne d’Arc. Ces mémoires ne sont pas opératoires à Grenoble entre 1944 et 1964. Elles sont des mémoires qui fonctionnent peu, ou mal, ou pas du tout. Elle sont des « malmémoires ».

Notes
1846.

Lire, de François Cochet, Les Exclus de la victoire. Histoire des PG, Déportés et STO, 1945-1985, Paris, Henri Veyrier, 1992, 272 p. Voir également, sous la plume de Robert Frank, « La mémoire empoisonnée », in Jean-Pierre Azéma et François Bédarida, La France des années noires, t. II, De l’Occupation à la Libération, Paris, Le Seuil, 1993, p. 492-494 notamment. On peut aussi trouver des notations intéressantes dans la communication de Françoise Passera au colloque de Caen, « Le STO dans le Calvados en 1945 », in La France de 1945. Résistances. Retours. Renaissances, Caen, Presses Universitaires de Caen, 1996, p. 153-164.

1847.

Archives Municipales de Grenoble, 4 H 36.

1848.

AMG, ibidem.

1849.

Petite commune de l’agglomération grenobloise.

1850.

ADI, 2797 W 52, « Cérémonies commémoratives ». rédigée par les RG le

1851.

ADI, ibidem.

1852.

Un trio émerge d’un tas de décombres, le déporté, reconnaissable par sa tenue rayée, est soutenu par un prisonnier de guerre (les lettres « KG » se lisent sur son uniforme) et un requis du STO (casquette et valise). Le petit groupe se dirige vers un avenir qu’on espère meilleur. Le slogan est révélateur : « Ils sont unis. Ne les divisez pas ! »

1853.

La manifestation du 2 juin 1945 à Grenoble, déjà évoquée (cf. supra), donne une illustration parlante de cet entre deux mémoriel auquel doivent s’astreindre les « STO ».

1854.

ADI, 2797 W 92, « Résistance : mouvements ou groupements organisés à la suite de celle-ci. 1945-1948 ».

1855.

La plus virulente restant la FNDIRP ; cf. ADI, 2696 W 18, « Associations de Résistance », pochette 8, « F.N.D.I.R.P. ».

1856.

Entrevue du 2 mars 1999.

1857.

Cité par Régis Debray, in A demain de Gaulle, Paris, Gallimard, collection « Folio/actuel », 1996, p. 69.

1858.

Jacques Loiseau, Michel Chanal, Olivier Vallade et Tal Bruttmann, les meilleurs spécialistes locaux de la Collaboration en Isère, nous ont ainsi confirmé qu’il n’existe pas de réelle « mémoire collective » pour aucun des groupes qui la composent.

1859.

Ou alors, il faudrait considérer comme l’expression de cette mémoire souterraine les quelques graffitis, tracts ou barbouillage de monuments signalés ça et là. Ainsi, en mai 1946, à la suite d’une plainte qui rapporte que le monument érigé à la mémoire des héros tombés au « Blanchet », commune de Saint-Hilaire-de-la-Côte, aurait été détérioré, l’enquête du chargé de mission préfectoral de Saint-Marcellin conclue qu’il n’en est strictement rien (ADI, 2797 W 52). Le risque, en prenant ainsi au pied de la lettre une telle information, est de surévaluer l’activisme d’une contre-mémoire en fait réduite au silence.

1860.

Le CNIP, bientôt CNI, obtient de meilleurs résultats. Mais même si de nombreux notables qui adhérèrent aux idéaux de la Révolution nationale se retrouvent sur ses listes, il ne s’agit évidemment pas d’un parti dont le seul et unique but consiste à réhabiliter Pétain. Voir Atlas électoral du département de l’Isère. 1871-1999, Grenoble, Éditions Belledonne, Marcel Massard (dir.), Philippe Barrière, Emmanuel Bytnievwki, Gil Emprin, Marie-Jo Marselle-Rovéa, 1999, 250 p.

1861.

Certains n’essayent même pas de prétendre à une mémoire publique. C’est le cas par exemple des anciens des Chantiers de la Jeunesse, qui ne tentent pas de mettre sur pied une quelconque association ou amicale à la fin de la guerre ni dans l’immédiat après-guerre, toute activité de leur part cessant entre 1944 et 1945 (ADI, 3212 W 29, « Dossiers divers des Chantiers de Jeunesse. 1940-1947 »). En revanche, au moment du procès de la Porte du Theil, en 1947, ils redressent la tête. Dans la région, un dénommé Grandchamp crée, au début des années cinquante, l’Association des anciens du groupement 12, active notamment dans la zone du Péage-de-Vizille. Merci à Christophe Tarricone, qui prépare une thèse à propos des Chantiers de la Jeunesse dans la région Rhône-Alpes, de nous avoir éclairé sur ce point.

1862.

M. Zaparucha nous disait que c’est ainsi que les qualifie nombre de responsables d’associations de déportés. Entrevue du 2 mars 1999.