1 – Esquisses et brouillons.

Claquemurés au sein d’associations (elles éprouvent significativement du mal à recruter alors que l’expérience du conflit à laquelle elles correspondent fut partagée par de nombreux Grenoblois) qui disent ne pas vouloir faire de politique par hauteur de vue mais qui en fait s’abstiennent par manque de confiance, voire par peur, se rencontrent les groupes qui sont réduits aux essais de mémoire. Anciens prisonniers de guerre, anciens STO, anciens de tel petit maquis, tous se regroupent et s’associent. Mais tous n’ont pas la prétention d’influer sur le jeu politique comme les anciens résistants de l’ANACR, les anciens déportés de la FNDIRP ou les Pionniers du Vercors. Le poids qu’a posteriori la mémoire confère à l’identité du groupe ne correspond pas exactement à la réalité de ce que fut la vie du groupe, parce que l’histoire a tranché et qu’ils n’en peuvent mais.

Ces velléités de mémoire sont par nature vouées à l’esquisse. Elles ne peuvent prétendre à une pleine et entière expression. Elles sont des brouillons. « Hémiplégiques », il leur manquera éternellement l’assise d’une reconnaissance morale et sociale publique.