Annexe II
Célébrer/commémorer le 8 mai 1932 .

Voici le télégramme officiel que reçoit Reynier le 5 mai, émanant du Commissaire Régional.

« Serez avisés de la cessation des hostilités par communications téléphoniques du Commissariat annonçant que la nouvelle en a été donnée par le Poste-Radio du ministère de l’Intérieur – Ne devez tenir compte d’aucune autre information et notamment des dépêches non officielles qui pourraient être transmises par les Agences de presse française ou étrangères 1933 . Dès réception de l’avis, vous devez :

1) Ordonner l’émission du signal de fin d’alerte – 2) Sonner les carillons et cloches d’églises – 3) Faire tirer des salves d’artillerie partout où cela sera possible – 4) Faire pavoiser immédiatement tous les édifices publics. Vous voudrez bien entrer immédiatement en contact avec les autorités militaires et ecclésiastiques – 5) De jour, vous inviterez également la population à fleurir et pavoiser ses fenêtres – 6) Vous ordonnerez immédiatement la suppression du camouflage des lumières et le rétablissement de l’éclairage des rues. Au cas où un dispositif déjà prévu le permettrait, vous prescrirez l’illumination des monuments publics – 7) Il vous appartiendra de prévoir également des manifestations officielles et notamment des cérémonies au Monument aux Morts ».

Voici enfin le compte-rendu que Reynier envoie à Paris, le 11 mai 1945 :

«  Objet  : Cérémonie en l’honneur de la Victoire.

J’ai l’honneur de vous rendre compte que les fêtes en l’honneur de la Victoire se sont déroulées dans mon département dans l’enthousiasme général.

Conformément à vos instructions, la capitulation des armées allemandes a été annoncée à Grenoble, un quart d’heure après le discours du général de Gaulle, par des salves de coups de canons, par des sonneries de cloches, par la sirène de fin d’alerte.

La joie populaire s’est immédiatement manifestée par des cortèges spontanés, le défilé d’étudiants, des écoles et du lycée, qui sont venus chanter la Marseillaise et acclamer le nom du général de Gaulle devant la Préfecture.

Les manifestations officielles ont eu lieu le même jour dans les principales villes du Département, et en particulier à Grenoble et à Vienne.

A Grenoble, elles ont commencé à 18 heures par les discours prononcés devant les personnalités, le détachement de l’Armée, les délégations suivantes : élèves des écoles, déportés politiques, groupes et mouvements de résistance, les délégations étrangères, par M. MARTIN, nouveau maire de Grenoble, Monsieur le Président du C.D.L.N., Monsieur le Colonel Gouverneur Militaire de la Place de Grenoble et moi-même.

Ces discours ont tous exalté la joie du peuple de France devant la Victoire des Armées Françaises et Alliées et la nécessité du travail dans l’Union autour du général de Gaulle pour pouvoir reconstruire la Patrie et réparer les innombrables ruines qu’elle a subies.

Un cortège s’est ensuite formé pour se rendre au Monument aux Morts où des gerbes furent déposées après une minute de silence. La dislocation s’effectua après l’exécution de la Marseillaise.

Les cérémonies de Vienne furent dans l’ensemble analogues à celles de Grenoble et se déroulèrent dans le même enthousiasme.

La joie populaire se donna ensuite libre cours par des manifestations, et des monômes et des bals de quartier.

Aucun incident n’est à signaler. ».

Notes
1932.

ADI, 54 M 41.

1933.

De fait, l’AFP devancera le gouvernement en publiant l’information le 7 mai même (reprenant pour ce faire une annonce de l’Agence Reuter) ; Reynier publiera alors dans la presse le petit mot suivant le lendemai : « A la suite des informations données par l’AFP, reproduites par la presse locale, et pour éviter toute confusion, le Préfet de l’Isère annonce à la population que seule l’allocution que prononcera à la radio le général de Gaulle, chef du Gouvernement, doit être considérée comme l’annonce officielle de la Capitulation de l’Allemagne [...]. »