Annexe XVII
Les héros communistes accèdent aux murs de la cité 1948 .

Bulletin municipal officiel (séance du 26 mars 1945).

René Thomas, né au Teil le 17 janvier 1914, ouvrier à la Société Nationale de la Viscose, fut un ardent militant syndicaliste et eut auprès de ses camarades une grosse influence due à ses qualités professionnelles et à son esprit social. Capitaine de la formation F.T.P.F. en 1942, il devint deux ans plus tard le chef départemental des Milices Patriotiques de l’Isère. Animateur convaincu, il sut communiquer sa flamme généreuse à un grand nombre de ses concitoyens ; la Gestapo ne tarda pas à s’assurer de sa personne et son corps fut retrouvé, après la Libération, dans l’un des charniers du Polygone. Le nom de René Thomas serait donné à la rue de Sassenage.

Antoine Polotti, né à Iséo en Italie, devint français par naturalisation et accomplit son service militaire en France. Secrétaire régional du parti communiste de l’Isère dès 1942, il prit une part active à la lutte clandestine dans les années qui suivirent. Nommé commandant de bataillon F.T.P.F. où il était entré comme volontaire au début de 1944, il fut assassiné à Fontaine par la Gestapo, le 17 mai 1944, à son poste de combat.

La rue des Forces-Motrices deviendrait, si vous le voulez bien, la rue Antoine-Polotti.

Marcel Peretto, dit Chicago, fut le valeureux camarade d’Henri Tarze. Peretto appartenait à un G.F. de notre ville où son activité se déploya sans cesse. Mais bientôt traqué à Grenoble, il dut se réfugier dans le Vercors. Les Francs-tireurs ayant été contraints d’organiser une garde à Sassenage, c’est à lui que fut confiée cette délicate mission, dont il s’acquitta de façon parfaite. Il fut tué en service commandé, le 3 mai 1944. Son nom serait affecté à la rue de Bresson.

Gabriel Péri, né à Toulon le 9 février 1902, membre du Comité central du parti communiste, fut élu député communiste d’Argenteuil en 1932. Dès la mise dans l’illégalité de son parti en septembre 1939, il prit une part active à la lutte clandestine contre le fascisme. Arrêté le 18 mars 1941 et emprisonné à la Santé, il fut fusillé par les Allemands au Mont-Valérien le 15 décembre suivant pour être resté fidèle à son parti et à son pays. C’est lui qui, dans sa lettre d’adieu, écrivait ces lignes qu’on ne peut lire sans émotion : “Que nos amis sachent que je suis resté fidèle à l’idéal de ma vie ; que mes compatriotes sachent que je vais mourir pour que vive la France... Je me sens fort pour affronter la mort. Adieu et que vive la France.” Le nom de ce patriote pourrait être attribué, si tel est votre avis, à la rue de la Fédération.

Notes
1948.

Bulletin Municipal Officiel, 1945, p. 5-7.