Introduction

Depuis plus d’un siècle dans les pays occidentaux, les dépenses des administrations publiques représentent une part croissante du Produit Intérieur Brut (PIB) en France, passant de 14 % du PIB en 1890 à plus de 50 % aujourd’hui. Depuis 1950, les dépenses des administrations publiques (en francs constants) ont été multipliées par 7,2, alors que le PIB ne l’était que par 5 (GREFFE, 1994). Cette croissance exceptionnelle est expliquée par la loi de Wagner qui montre que depuis la fin du dix-neuvième siècle la demande d’intervention régulatrice de l’état croît avec le revenu par habitant, qui est lui-même fonction du niveau de développement de la société.

Cet accroissement des dépenses des administrations publiques résulte particulièrement d’une forte progression des prestations sociales. En effet, ces dernières représentent plus des deux tiers de l’augmentation des dépenses publiques depuis 1970. Les autres postes budgétaires (les charges salariales, les consommations intermédiaires, la formation brute de capital fixe, etc.) ont progressé à un rythme annuel de 6 %, alors que le PIB connaissait un fléchissement sur la même période. Les principaux postes concernés par cette croissance sont l’éducation et la culture, les affaires sociales et l’emploi, la défense, les administrations publiques, et la charge de la dette (BENARD, 1988).