d. De nouvelles politiques d’aménagement de l’espace public urbain

Aujourd’hui les communes essayent de mener une politique qui vise à prendre en compte l’ensemble des usages par un aménagement de l’espace plus équilibré. Elles tentent de limiter les conflits d’usage. Ces derniers résultent du rôle de l’espace public qui doit remplir simultanément plusieurs fonctions, parfois incompatibles et souvent concurrentes des fonctions assumées par des services qui ont leurs propres logiques de fonctionnement. Chacun de ces services tente de s’approprier le maximum d’espace, afin d’assurer un fonctionnement de l’espace public le plus efficace de son point de vue. ‘Au nom de l’efficacité fonctionnelle, l’aménagement prôné par un acteur en faveur du réseau qu’il gère se révèle souvent ségrégatif, voire exclusif de tout autre usage’ (OFFNER et alii. , 1994, p. 10).

L’illustration de cette volonté de faire cohabiter l’ensemble des usages et des fonctions apparaît dans le Plan de Déplacement Urbain (PDU). En effet, la Loi sur l’air de 1996 fait obligation aux grandes villes d’avoir approuvé avant le 30 décembre 1999 un PDU qui ‘doit définir les principes généraux de l’organisation des transports, de la circulation et du stationnement, ainsi que les livraisons de marchandises, dans le périmètre des transports urbains d’une agglomération.’ En 1982, la LOTI prévoyait déjà la mise en place de PDU. Six objectifs sont fixés par la loi à savoir la diminution du trafic automobile, le développement des transports en commun et des modes économes et les moins polluants (marche à pied, deux roues), l’aménagement et l’exploitation du réseau principal de voirie, la réorganisation et l’aménagement du stationnement, le transport et la livraison de marchandises, l’encouragement aux entreprises et aux collectivités publiques à favoriser le transport de leurs employés par les transports publics ou le covoiturage.

Soixante quatre agglomérations sont concernées par ce texte de loi. A la lecture des objectifs des Plans de Déplacement Urbain, il devient évident qu’une meilleure organisation des déplacements passe par une modification du partage de l’espace public entre les différents usages et les différentes fonctions. Les Plans de Déplacement Urbain obligent les décideurs publics à penser à la fois aux transports publics et à l’automobile, aux voyageurs et aux marchandises, à la place du stationnement et des activités commerciales, au développement urbain de l’agglomération et à la priorité à donner aux transports collectifs afin de respecter la Loi sur l'air.