1.1. Les économies externes marshalliennes dites technologiques

Dans les travaux de Marshall (1890), il n’est pas fait référence expressément au concept d’externalités. Il parle plutôt d’économies ou de déséconomies. Les économies marshalliennes correspondent à une augmentation de la production ne résultant pas d’une augmentation des consommations intermédiaires de la firme. Ce sont les notions de voisinage, de croissance des connaissances utilisables par la firme et le progrès technique qui provoquent les économies. Ainsi il oppose ce qui est interne à la firme à ce qui est externe à la firme.

Les économies internes à la firme résultent de décisions de la firme quant à son organisation. Ainsi, la modification des modes de production, une gestion plus adéquate des ressources engagées dans le processus de décision peuvent conduire à la formation d’économies, d’économies internes à la firme. En revanche, s’inspirant du développement industriel spatialisé de la Grande-Bretagne au XIXème siècle, il envisage l’existence d’autres formes d’économies liées à l’environnement de la firme, à savoir les économies externes. Ces dernières sont externes à la firme puisque la firme subit son environnement. Pour les décisions internes, elle fonctionne de manière autonome et décide des changements.

Marshall décline alors les différentes économies externes. Il montre l’existence de hereditary skills que la firme retire de sa localisation. ‘If one man starts a new idea it is taken up others and combined with suggestions of their own; and thus it becomes the source of further new ideas’ (MARSHALL, 1890). Ensuite, il distingue les subsidiary trades qui permettent à la firme d’obtenir des facteurs de production dont elle a besoin. Ces effets externes conduisent généralement à une baisse des coûts de production, à l’exception du cas où les effets externes liés à la concentration accroissent la mobilité des facteurs de production et provoquent une augmentation des coûts de production.

L’approche de Marshall de ce concept a été critiquée par de nombreux auteurs comme Jessua (1968) et Schumpeter (1954), notamment sur l’ambiguïté de son texte.