2.2. Les biens publics locaux

2.2.1. Des définitions des biens publics locaux

Derycke et Gilbert (1988) définissent les biens publics locaux comme ‘des biens localement produits et utilisés, avec des effets géographiques plus ou moins limités, gérés et financés par des collectivités territoriales de niveau infra-étatique’. Tiebout (1956) définit le bien public local uniquement par la nature institutionnelle du producteur. Un bien public local est produit par une collectivité locale et donc sa consommation ne peut se réaliser que sur le territoire relevant de l’autorité de la collectivité territoriale. Il s’agit d’une définition institutionnelle qui ne prend pas en compte des caractéristiques souvent observées des biens publics locaux.

Ainsi, d’autres auteurs complètent la définition de Tiebout en relevant l’intervention des préférences des consommateurs dans l’offre des biens publics locaux. Atkinson et Stiglitz (1980) indiquent que les biens publics locaux ‘sont spécifiques d’une localisation particulière, de telle sorte que les consommateurs, dans leurs décisions d’implantation, peuvent exercer un choix sur la quantité et la nature des biens collectifs fournis… Les avantages découlant de ces biens sont confinés dans une seule collectivité, avec d’éventuels débordements sur les collectivités voisines.’ Pour Scotchmer (1994), les biens publics locaux sont des biens dont la consommation peut être réservée aux agents économiques résidant sur le territoire de la collectivité locale qui les produit. Ces définitions sous-entendent que les biens publics locaux sont des biens mixtes.