2.2.2. Les caractéristiques des biens publics locaux

2.2.2.1. Les biens publics locaux des biens collectifs mixtes

Entre les biens collectifs purs et les biens privés, il existe une catégorie de biens intermédiaires dénommés biens publics impurs ou biens mixtes. Ils conjuguent les caractéristiques des deux types de biens polaires en fonction de leur degré de mixité. L’apparition de ces biens résulte des critiques de Margolis (1955) et de Dorfman (1969) sur les postulats d’indivisibilité et de non-exclusion de consommation des biens publics.

Margolis précise ‘que les faits sont contre Samuelson. Il prétend que les biens collectifs ne sont pas rationnés, que l’utilisation par A n’entraîne aucun coût pour B. Ce n’est pas le cas pour tout un ensemble de services publics : l’éducation, les hôpitaux, les routes, à propos desquels il existe des limites de capacité et des phénomènes de congestion… Les seuls biens qui finalement correspondent à la définition de Samuelson sont la défense nationale et l’exemple déjà ancien des phares (’MARGOLIS, 1955, cité par DERYCKE et GILBERT, 1988). Dorfman (1969) ajoute que la jouissance des biens publics nécessite un acte volontaire du consommateur. La consommation du bien public pur est intentionnelle ce qui va à l’encontre de ce qu’indique Samuelson. En outre, il existe des exclusions notamment par l’instauration de barrières à l’accès ou à l’entrée, ou des dispositions législatives et réglementaires empêchant la consommation du bien public par certaines catégories d’individus.

Ces critiques ont conduit à la définition des biens mixtes. Les biens mixtes sont des biens publics dont la consommation est répartie entre les différents individus, mais dont la qualité reste indivisible. Aussi, l’indivisibilité d’usage de ces biens est-elle remise en cause partiellement. Dans les formalisations mathématiques, ces biens sont mesurés par un vecteur composé des quantités divisibles et des qualités indivisibles de ces biens.

Cette caractéristique de divisibilité peut se formaliser de la façon suivante :

désigne la quantité demandée de bien public par l’usager i, Q0la quantité totale offerte de bien public, N le nombre d’usagers et  le paramètre de divisibilité-congestion.

Ainsi, les biens publics locaux sont divisibles entre les consommateurs. Le nombre total de consommateurs ne peut pas dépasser l’offre. Il est possible de limiter l’accès par l’institution d’un prix ou par le rationnement physique de l’usage. Si l’offre est divisible en termes de quantité, la qualité des biens demeure identique pour tous les consommateurs. En revanche, l’égalité de la consommation de ces biens par ces individus ne signifie pas que la qualité demeure constante quel que soit le nombre de consommateurs.