4.5.1. L’introduction dans l’analyse des attributs de lieux

Ainsi Papageorgiou (1990) formalise l’existence d’attributs de lieux. Dès 1973, il s’interroge sur la possibilité d’introduire dans la fonction d’utilité des ménages la qualité de l’environnement. Souvent, la préférence pour un environnement meilleur est suggérée par la prédilection de certains ménages pour les localisations périphériques où une quantité de sol est disponible. Papageorgiou propose d’inclure implicitement dans la fonction d’utilité la qualité de l’environnement.

Dans le modèle de Papageorgiou (1973) l’utilité des ménages est fonction de l’espace disponible, des loisirs et de la qualité de l’environnement. La qualité de l’environnement dépend de la congestion et de la proximité de centres économiques. Il s’agit de facteurs endogènes au modèle. D’autres caractéristiques physiques de l’espace peuvent être également prises en compte telles que le climat et les paysages et sont exogènes au modèle. Les prix du bien composite et du logement varient en fonction de la localisation. En revanche, il n’existe pas de coût de transport domicile-travail puisque le modèle de Papageorgiou se place dans un espace polycentrique où les déplacements sont réalisés pour le seul motif d’achats. Les coûts engendrés sont proportionnels à la quantité de biens consommés.

Papageorgiou montre que dans le cas d’une distribution homogène de la qualité de l’environnement, il existe un maximum de rente foncière au centre de l’espace. En revanche, il indique que si la qualité de l’environnement est variable en fonction de la localisation, il peut exister une augmentation puis une diminution de la rente foncière en fonction de la distance au centre et des caractéristiques physiques de l’espace. Papageorgiou et Mullally (1976) montrent que dans un espace, tel que défini précédemment, les ménages ne se localisent pas sous formes d’anneaux concentriques selon leur niveau de revenus. En effet, il existe des zones non ségréguées où des ménages ayant des revenus différents se localisent pour d’autres raisons. Ces dernières correspondent aux préférences spatiales des ménages. Papageorgiou apporte des éléments de réflexion quant à l’introduction des préférences spatiales des ménages dans les modèles de base de localisation résidentielle.

A la suite de Papageorgiou, Gannon (1993) suggère d’introduire les aménités dans la fonction d’utilité des ménages afin de tenir compte de préférences spatiales des ménages. Dans son cas, les aménités prennent la forme d’une moindre pollution, d’un niveau de congestion plus faible ou de l’existence de biens naturels. Papageorgiou se place dans un modèle polycentrique de ville-service éloigné du modèle canonique d’Alonso. Fujita (1989) tente une synthèse des travaux à partir du modèle d’Alonso et introduit l’anisotropie des localisations dans l’arbitrage des ménages en termes de choix de localisation résidentielle.