1.1. Les biens différenciés et la remise en cause de l’homogénéité des biens

Deux approches peuvent être évoquées pour justifier l’existence de marché implicite, à savoir la théorie des biens différenciés de Lancaster (1966) et l’existence de biens hétérogènes.

1.1.1. Le concept de biens différenciés de Lancaster

Lancaster (1966) remet en cause la théorie traditionnelle du consommateur. En effet, cette dernière suppose que le consommateur a dans sa fonction d’utilité pour argument, au côté des caractéristiques socio-économiques qui lui sont propres, les quantités de biens qu’il consomme. Lancaster propose de remplacer dans la fonction d’utilité la quantité de biens consommés par les caractéristiques intrinsèques du bien. Ainsi la demande de bien ne s’intéresse plus au bien en tant que bien en lui-même, mais comme un ensemble de caractéristiques.

‘L’innovation technique principale consiste à se détacher de l’approche traditionnelle selon laquelle les biens sont les arguments directs de l’utilité et à supposer au lieu de cela que ce sont des propriétés ou des caractéristiques des biens dont dérive l’utilité. Nous admettons que la consommation est une activité dans laquelle les biens, seuls ou en combinaison, sont des facteurs et dans laquelle le produit est une série de caractéristiques. L’utilité ou l’ordonnancement des préférences sont supposés classer des séries de caractéristiques et ne classer des séries de biens qu’indirectement à travers les caractéristiques qu’ils possèdent (LANCASTER, 1966 cité par GOFFETTE-NAGOT, 1994).’

Le consommateur achète ce type de bien et l’utilise comme une sorte d’intrant à la fonction d’utilité dont le niveau dépend des caractéristiques contenues dans le bien.