Notice sur le réalisateur

Nouri Bouzid (1945). Né à Sfax en Tunisie, il étudia le cinéma à l’INSAS (Institut National des Arts du Spectacle et Techniques de Diffusion) à Bruxelles, à partir de 1968. Il y obtint son diplôme en 1972 avec son court métrage Duel. Il travailla comme stagiaire à Paris. De retour en Tunisie en 1973, il travailla quelque temps à la télévision tunisienne (RTT). Il fut arrêté et emprisonné pendant plus de cinq ans (1973-1979) pour avoir été membre du groupe radical Perspectives. Une fois sorti de prison, il travailla comme assistant-réalisateur sur plusieurs films dont Aziza (Abdellatif Ben Ammar, 1980), Les aventuriers de l’arche perdue (Steven Spielberg, 1981), Mieux vaut être riche (Max Pecas, 1981), Par où t’es rentré? (Philippe Clair, 1984), etc. Bouzid participa aux adaptations et aux dialogues de nombreux films-clés du cinéma tunisien des années 90 parmi lesquels Halfaouine de F. Boughedir et Les Silences du palais de M. Tlatli.

Les trois premiers longs métrages de N. Bouzid, produits par Ahmed Attia, en firent l’une des plus grandes figures du cinéma maghrébin et abordèrent des thèmes et des questions longtemps ignorés ou éludés par le cinéma arabe en général. ‘“ Tous trois présentent en effet un ton très personnel, semi-autobiographique, qui est plutôt rare dans le cinéma arabe où il est plus courant pour des réalisateurs masculins de faire des films sensibles sur des victimes féminines plutôt que de traiter de certaines des contradictions inhérentes à la conception arabe de la masculinité’ ‘ 380 ’ ‘ ”’. L’Homme de cendres (1986), dont l’action se déroule dans Sfax, la ville natale de N. Bouzid, remporta à jute titre “ le Tanit d’Or ” aux journées Cinématographique de Carthage. Suivant le même parcours autobiographique, Les sabots en or (1989) évoquait l’impossible réinsertion d’un prisonnier politique dans la société tunisienne. Le troisième long métrage, Bezness (1992), était tout aussi polémique puisqu’il avait pour thème un photographe occidental faisant un reportage sur les gigolos tunisiens qui se prostituent pour les touristes masculins ou féminins. En 1995, il commença le tournage de Tunisiennes qui sortit en salle en 1998.

Notes
380.

R. Armes, Dictionnaire des cinéastes du Maghreb, Editions ATM (l’Association des Trois Mondes), Paris, 1996, p. 115.