II.1 Les quatre projets en lice 76 en 1985 :

  • Le projet Europont 77 , proposition présentée par un bureau d'études sur la base d'un consortium européen (français, belge, anglais), comportait une liaison routière et une liaison ferroviaire indépendantes. Concrètement, il consistait en un tube-tunnel d'une longueur de 37 kilomètres et d'un diamètre intérieur de 6 mètres, dans lequel passait une autoroute sur deux niveaux de six voies chacun, suspendu dans les airs par 8 pilônes d'une hauteur de 340 mètres. Le coût de ce projet était estimé à environ 68 milliards de francs 78 .
  • Le projet Euroroute 79 , établi par un groupement de douze entreprises industrielles et de quatre banques britanniques et françaises, comportait une liaison routière et une liaison ferroviaire indépendantes. La liaison routière était une autoroute à deux fois deux voies à chaussées séparées. En partant de la côte anglaise à Farthingloe, près de Douvres, le projet consistait successivement en des ponts à haubans de 500 mètres de portée sur 9 kilomètres, une hélice de transition (de 266 mètres de diamètre extérieur, 194 mètres de diamètre intérieur et 2,2 kilomètres de développement) contenue dans une île artificielle, puis un tunnel immergé d'une longueur de 21 kilomètres contenant deux chaussées de 10,8 mètres de largeur. A l'issue du tunnel se trouvait une autre île artificielle, puis de nouveau des ponts à haubans sur 7 kilomètres jusqu'au terminal français de Sangatte, près de Calais. Ce projet combinait donc des ponts dans les zones côtières et un tunnel immergé sous les voies de navigation de la partie centrale du détroit. Pour la liaison ferroviaire, le choix s'était porté sur un tunnel foré plutôt qu'un tunnel immergé (qui impliquait trop de problèmes). Le projet Euroroute comportait donc deux tunnels forés à voie unique, de 7,4 mètres de diamètre avec galerie de service incorporée. Le coût de ce projet était estimé à l'époque à environ 54,1 milliards de francs.
  • Le projet Transmanche Express (T.M.E.) 80 émanait d'une société britannique, British Ferries Limited, filiale de Sea Containers. Il consistait en une infrastructure commune pour le rail et la route, soit deux tunnels forés de 11,3 mètres de diamètre intérieur et 47 kilomètres de longueur, alimentés par des puits de ventilation de l'air, reliant les terminaux de Cheriton, près de Folkestone, et de Frethun, près de Calais, et comportant chacun deux voies de circulation routière, une bande d'arrêt d'urgence et des rails encastrés dans la voie rapide. Le coût de ce projet était estimé à environ 24 milliards de francs 81 .
  • Le projet France-Manche / Channel Tunnel Group (CTG) 82 émanait d'un groupement de dix entreprises de génie civil et de cinq banques françaises et britanniques. Ce groupement proposait un projet de liaison entre Cheriton et Frethun par un système souterrain composé de deux tunnels forés de 7,3 mètres de diamètre auxquels était adjointe une galerie de service de 4,5 mètres de diamètre. Ces tubes permettaient le passage d'un trafic mixte : les trains directs des compagnies nationales (dont le TGV) et les navettes ferroviaires du Concessionnaire transportant les véhicules routiers. Le coût du projet était à l'époque estimé à environ 29 milliards de francs.

Notes
76.

voir annexe 2

77.

Eurobridge

LEMOINE, B., Le tunnel sous la Manche, Paris : Editions du Moniteur, collection “Découvertes”, 1991 (2ème édition en 1994), p. 100.

78.

valeur 1985

79.

LEMOINE, B., op. cit., pp. 97-100.

80.

ibid, p. 100.

81.

valeur 1985

82.

ibid, p. 97.