Le projet est ensuite entré dans sa phase de réalisation. La construction du tunnel sous la Manche et des infrastructures d'accompagnement et la mise en place du système de transport se sont déroulées de 1987 à 1994.
Transmanche Link a été le constructeur responsable de la conception, de la construction et de la mise en service du tunnel sous la Manche. TML a travaillé pour son client, Eurotunnel, qui était le maître d'ouvrage et le futur exploitant du tunnel. Comme il est stipulé dans la concession quadripartite, le financement du projet devait être entièrement privé, donc sans aucune aide provenant des Etats. Le consortium TML était composé de dix grandes entreprises de BTP : cinq françaises, au sein d'un GIE (Transmanche Construction), et cinq britanniques, regroupées dans une Joint-venture 150 (Translink).
Le groupement français était constitué, à l'époque de la construction du tunnel, des entreprises suivantes : Bouygues S.A., Lyonnaise des Eaux-Dumez, Société Auxiliaire d'Entreprises S.A. (S.A.E.), Société Générale d'Entreprises S.A. (S.G.E.) et Spie Batignolles S.A. Le groupement britannique, quant à lui, était composé des entreprises suivantes : Costain Civil Engineering Ltd, Balfour Beatty Construction Ltd, Tarmac Construction Ltd, Taylor Woodrow Construction Ltd et Wimpey Major Projects Ltd. Ces entreprises étaient également les principaux actionnaires fondateurs du groupe Eurotunnel.
TML a été créé en 1986 pour assurer la coordination du projet. A sa création, son effectif était de 6 personnes. En 1990, son effectif était passé à 13 000 personnes et le montant de ses dépenses quotidiennes atteignait 30 millions de francs.
voir annexe 3.
Joint venture("société en participation") : La joint-venture est une entreprise conjointe qui peut associer des partenaires publics et privés. Il peut s'agir de filiales communes de groupes distincts ou de sociétés indépendantes financées par plusieurs firmes, lesquelles en sont les actionnaires, Dictionnaire d'histoire, économie, finance, géographie, Collection Major, Paris : Presses Universitaires de France, mars 1995, p. 349.