II.3 Autres investissements :

La question du logement n'est pas négligeable ; il ne s'agit pas seulement d'attirer touristes et entrepreneurs, il faut aussi pouvoir leur offrir un logement digne de ce nom. La région du Kent offre 1 020 logements, soit un total de 26 283 lits. On y trouve des chaines d'hôtels telles que Thistle Hotels, Stakis, Post House et Campanile. Ces trois dernières années ont vu chacune s'ouvrir un nouvel hôtel le long des autoroutes et un village de vacances, Oasis Forest, était en projet à Lyminge, à proximité de Folkestone.

Avec l'ouverture de la gare internationale d'Ashford en janvier 1995, l'idée était de faire en sorte que la ville devienne le pôle de développement de l'Est du Kent, avec ses trois parcs d'activités s'étendant sur 250 hectares environ ; Ashford a visiblement tout mis en oeuvre afin de pouvoir offrir de réelles opportunités autour de la gare et dans la ville même qui est très accueillante.

Cependant, à l'occasion d'une visite dans la région en septembre 1996, nous avons pu constater que si des efforts étaient clairement fournis, la clientèle ne semblait pas encore au rendez-vous. En effet, la gare internationale d'Ashford était certes flambant neuve, moderne et sans doute très fonctionnelle, mais elle était presque déserte un jour de semaine au début de l'après-midi. A la mairie, les employés municipaux ont fait preuve de beaucoup de gentillesse en mettant à notre disposition les documents que nous demandions ; enfin, nous avons eu l'opportunité de nous entretenir avec l'un des responsables d'une des zones d'activité, qui nous a longuement parlé des projets en cours... de construction encore et toujours !

En 2001, une seconde gare internationale devrait voir le jour à Ebbsfleet ; autour d'elle s'étendront une ville et un pôle d'affaires entièrement nouveaux ; Ebbsfleet offrira des opportunités de développement et d'investissements à long terme inégalées dans le pays.

En 1997, le Kent semblait garder confiance en l'avenir puisqu'il comptait bien continuer à saisir toutes les opportunités de marché ; il avait pour objectif de développer sur les dix années à venir le tourisme d'affaires (activités touristiques offertes aux hommes d'affaires dans le cadre d'un voyage professionnel), le tourisme de passage (transit) et les séjours de courte durée pour les visiteurs en provenance du Royaume-Uni ou du continent. De même, la construction de nouveaux logements de qualité situés en centre-ville était considérée comme une priorité dans des villes comme Cantorbéry, Ashford, Rochester, Margate, Royal Tunbridge Wells et Maidstone. Il était également nécessaire d'agrandir et de rénover les campings près des routes primaires et des ports. Des complexes de loisirs avec cinémas, jeux (bingo) et restaurants étaient en projet à Rochester, Maidstone et Ashford.

En conclusion, nous pouvons dire que le tunnel sous la Manche a eu un impact certain sur la façon dont le Kent est perçu par les touristes et investisseurs étrangers qui savent maintenant où se trouve la région au sein du Royaume-Uni et par rapport au reste de l'Europe. En ce sens, le tunnel a permis à la région d'avoir une dimension internationale, ce qui est un atout pour le Kent. D'ailleurs, de nombreuses entreprises ont déjà reconnu cette opportunité ; Rank, par exemple, projette de construire un nouveau village de vacances Oasis Forest dans la région, offrant un grand nombre de logements (capacité de 3 500 hôtes) et de facilités en cas de mauvais temps. Malgré tous les efforts déployés par le Kent County Council pour tirer le meilleur parti du tunnel sous la Manche, il semblerait, d'après les chiffres, qu'il faudra du temps avant de pouvoir récolter le fruit des investissements touristiques. Cependant, la région doit poursuivre ses efforts si elle veut être reconnue à l'échelle européenne.

Le Kent attendait beaucoup de la hausse du trafic transmanche, qui devait être favorisé par l'ouverture du tunnel. De nombreuses estimations ont été annoncées tout au long du développement du projet, comme nous l'avons vu, qui laissaient présager que le Kent allait devoir être en mesure d'accueillir un grand nombre de voyageurs. Nous avons voulu vérifier si les chiffres réels après trois années d'exploitation coïncidaient avec les prévisions ou si les consultants avaient fait preuve de trop d'optimisme.