III . Le matériau sémiotique

Avant de nous immerger totalement dans l’analyse du texte de mise en scène à proprement parler, il convient de marquer une dernière étape dans l’approche descriptive de l’interaction de répétition : il s’agit d’en explorer le matériau sémiotique afin d’identifier la nature des différents signes par lesquels la communication se réalise entre metteur en scène et comédiens. Il ne suffit pas en effet de dire que l’interaction de répétition présente une forte dominante verbale pour rendre compte de la totalité des phénomènes signifiants à l’œuvre dans les échanges propres à la répétition théâtrale : parce qu’elle est orale, la communication a recours à des éléments sémiotiques paraverbaux et non verbaux auxquels il nous faut faire un sort. Parce qu’elle est improvisée ensuite (le metteur en scène n’y lit pas des indications qu’il aurait préparées par écrit à l’avance), cette communication prend la forme d’une verbalité qui peut être hésitante, bredouillante, incorrecte sur le plan grammatical ou syntaxique.

Loin de nous le projet de rendre compte exhaustivement de tous les caractères formels propres à l’expression orale spontanée : ils sont innombrables, et constituent à eux seuls un vaste champ d’investigation que la linguistique conversationnelle avant nous a entrepris de baliser.Aussi notre attention se veut-elle sélective : à la recherche d’éléments révélateurs de la spécificité de l’interaction de répétition, nous ne nous concentrerons que sur les plus significatifs des « effets d’oralité » que présente la parole de mise en scène.