3) L'assistant dramaturgique

Reste l'épineuse question du « dramaturge », « assistant dramaturgique » ou « conseiller littéraire » : la multiplicité des titres par lesquels on peut désigner sa place atteste bien de l'ambiguïté où se tient cette fonction après la tempête de reproches dont elle a fait l'objet, et sa mutation en un statut plus précaire. N'étant plus soutenu par l'autorité d'une idéologie préalable dont il serait le garant et le médiateur, ne jouissant guère de l'auréole d'une science (littéraire, universitaire) dont la pertinence et la validité dans le cadre de la création théâtrale sont parfois mises en question, il se trouve dans la délicate position d'être à la fois sollicité pour participer aux répétitions, et tenu de se faire assez discret pour ne jamais avoir l'air de revendiquer des prérogatives qui lui sont désormais contestées. Que l'activité dramaturgique soit décrétée collective, conformément au principe d'une dramaturgie expérimentale qui s'élabore dans le concret des répétitions et la multiplicité des propositions, ou qu'elle soit l’apanage du metteur en scène, qui en dernier recours est toujours celui qui sélectionne les options qui constitueront le spectacle, le dramaturge « en titre » est fondé à s'interroger sur le sens de sa présence en répétition et la nature des interventions qu'il est en droit de faire...