A. Valeur des signes

« Le rôle principal du metteur en scène, affirme Anne Ubersfeld, est moins de donner des ordres que d’assurer le va-et-vient à l’intérieur du programme entre fiction et performance, c’est-à-dire de juger de la convenance des signes. Le voilà obligé perpétuellement de juger des signes produits, de mettre en œuvre cette faculté que Kant (Critique du jugement) nomme un « tact logique » » 748 . Et l’auteur de Lire le théâtre de poursuivre, en distingant deux modalités du jugement, fondamentales dans la répétition de théâtre : l’une concerne le « rapport à un réel référentiel », l’autre « la convenance esthétique interne des éléments les uns par rapport aux autres » 749 . Mais pour pouvoir distinguer, dans la parole de mise en scène, ces deux axes référentiels de la fonction évaluative, il faut encore que le jugement soit formulé, explicitement, et relativement motivé. Or, il est bien des cas, sur lesquels nous allons devoir nous pencher, où l’évaluation d’un signe produit par l’acteur se produit d’une manière qui ne donne pas lieu à la formulation d’un jugement...

Notes
748.

A. Ubersfeld, Lire le théâtre II, p. 242.

749.

Op. cit., p. 242.