Lecture de III, 2.

• Frédéric Fisbach, (à propos de la réplique où il décrit Bertrand comme un “ homme mélancolique ”) : Est-ce que c’est vrai?
• Jean-Pierre Vincent : A certains moments, Bertrand peut effectivement chantonner ; il peut avoir un comportement imprévu et fantaisiste. La première réplique de la Comtesse est très joyeuse. C’est une secousse de joie. Et puis après il y a secousse sur secousse. Le bouffon sent qu’il a les moyens de lui faire de la peine ; lorsqu’elle lit la lettre, la Comtesse manque d’avoir un malaise.
  Sur le monologue d’Hélène : Il faut trouver tous les points d’appui pour échapper à la locomotive rhétorique.
• Rémi Carpentier : Elle part vraiment en pénitence ou c’est déjà une stratégie pour piéger Bertrand?
• Jean-Pierre Vincent : Même faire semblant c’est déjà douloureux ; mais c’est vrai qu’elle part avec des coffres d’or... Peut-être va-t-elle à Saint Jacques de Compostelle en pèlerinage, puis à Florence pour son plan...
• Frédéric Fisbach : Mais ce n’est pas crédible, vu tout le temps qu’il faut pour aller à pied !
• Jean-Pierre Vincent : La notion de l’espace et du temps est toujours très fantaisiste chez Shakespeare. C’est une pièce écrite pour être jouée dans un tout petit théâtre, c’est une véritable provocation de ne présenter que des voyages, des centaines de kilomètres parcourus. C’est un élément d’humour shakespearien.
• Bernard Freyd : Ce qui est étonnant aussi c’est la présence de la magie dans toute la pièce : Hélène détient un savoir magique...
• Jean-Pierre Vincent : Tout est bien fait encore partie de la mystique magique ; ainsi l’incantation aux balles faite par Hélène est aussi une formule magique : c’est grâce à elle que Bertrand n’est pas blessé. Elle dégage une telle énergie que ce qu’elle veut se produit. En plus c’est une spécialiste de la résurrection, elle sauve le roi...
• Jean-Jacques Simonian : le “ plomb ”, le “ feu ”, “ l’air ”, c’est les ingrédients de l’alchimie : elle fait de la sorcellerie...