Lecture de II, 2

• Jean-Pierre Vincent : Le personnage est un vecteur. Il y a un renversement de perspective : c’est le bouffon qui parle de la Cour à la Comtesse. Dans l’énumération : “ comme une pistole à la main d’un avocat, comme.. etc. ”, il ne faut pas s’installer dans une musique. La Comtesse s’ennuie depuis le départ des jeunes, et l’intendant n’apporte pas vraiment de distraction, alors pour elle le bouffon est un divertissement. Il y a un plaisir de l’énumération chez le bouffon qui est lié au public. Il a un ton d’imbécile, mais la rouerie d’un grand comique. Ce genre de rôle était attribué à des comédiens spécialisés dans la bouffonnerie. La difficulté c’est de comprendre la relation organique entre cette scène et les scènes de la cour. A la cour il y a un homme moribond ; ça ne correspond pas avec la satire qu’en rapporte le bouffon ; ou alors il y aurait un aspect prophétique et télépathique du bouffon dans cette satire? La Comtesse est une dame pleine de noblesse et de dignité qui joue à “ pipi-caca ” avec son bouffon. Shakespeare met une gaudriole après la scène d’Hélène et du Roi : c’est une force de vie, cela correspond au moment de la guérison du roi.

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