II, 3, suite (Paroles - Lefeu - Bertrand)

• Jean-Pierre Vincent : C’est pas du Strindberg. Vous êtes trop sérieux ; il faut chercher la blague. Il y a un prolo couard, c’est Paroles, et un rouleau compresseur, c’est Lefeu. Il faut monter le ton sans psychologie : c’est son statut qui est humilié, pas sa personne. C’est juste un ballon de baudruche : il y a un festival de lâchetés, de couardise et de dérobades diverses ; Paroles n’est pas un homme. Il ne faut pas aller dans un conflit fondamental. Paroles est un personnage faux. Donc ce n’est pas une violence rampante : c’est une violence brillante et ratée. C’est Jean Edern Halier, un toquard complet. Mais Lefeu n’est pas sympathique : Lefeu le flaire et le découvre. Paroles affecte les affects ; il n’est que dans les mots, il ne peut pas passer à l’acte ; il n’y a pas d’acte dans sa vie. “ Vous êtes trop vieux, Monsieur ” il a trouvé une excuse pour ne pas le frapper, “ trop vieux ”, il a trouvé une phrase insultante, il la répète. Lefeu te déverse une poubelle sur la tête, mais ça ne te blesse pas ; tu avortes tous les mouvements : l’agression, la colère. C’est un député français qui provoque un député anglais en 1900 ; mais il ne s’est jamais battu. Il faut reprendre le dessus par rapport au public.