II, 4
Jeu (Frédéric Fisbach joue désormais avec une voix suraiguë et l’accent du midi)
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Jean-Pierre Vincent : Hélène doit jouer l’incertitude. Pense à la nouvelle de Boccace : cette persévérance d’amour, toujours, ça la tient au corps. Tu peux avoir un regard interrogateur : tu regardes le public en disant : <Vous avez entendu la même chose que moi?>
jeu (Première réplique du Bouffon)
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Jean-Pierre Vincent : Ça doit être dit comme une seule phrase. Pas trop vite, mais il faut supprimer les silences. Il ne faut surtout pas que ce soit formel. Mais il faut le donner comme un serpent qui s’enroule sur lui-même et se mord la queue.
Jeu (réplique d’Hélène)
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Jean-Pierre Vincent : Hélène a une réaction façon Laurel et Hardy : <Tu ne serais pas un peu stupide?>
Jeu (Le bouffon : “ l’autre, c’est qu’elle est sur terre, d’où Dieu puisse la renvoyerpromptement ”)
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Jean-Pierre Vincent : A la fin de sa tirade, le Bouffon fait le mort, comme ça, Marc ne le voit pas en entrant. Du coup, son “ Ah ! ” est très différent : c’est l’effroi devant le mort.
Jeu (Bouffon : “ Souvent la langue d’un valet précipite la ruine de son maître ”)
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Jean-Pierre Vincent : il faut indiquer Marc, sur cette réplique : au Vème acte, il va précipiter la ruine de son maître. Il y a un caractère prophétique de cette réplique.
Jeu (Paroles : “ privations et retards seront jonchés de fleurs qui, distillées dans l’alambic du temps, déborderont, l’heure venue... ”)
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Jean-Pierre Vincent : Il faut glisser un contenu obscène dans cette métaphore ; c’est un contenu sur lequel Paroles doit jouer. Peut-être qu’il n’ose pas la regarder à ce moment-là. Ça doit être flamboyant d’obscénité ; Hélène doit s’en prendre plein la figure pour qu’on s’éblouisse encore de sa patience, de son amour, de son obstination... Paroles regarde Hélène comme un gladiateur professionnel regarde un gladiateur débutant.