II, 3 (Mise au point des places et déplacements)

• Jean-Pierre Vincent : Le problème c’est qu’on a un ton trop confidentiel, les voix sont trop basses. Il faut toujours tourner le dos à Hélène parce que c’est difficile de supporter son regard. Hélène tu n’entends pas les détails de ce qui se dit ; donc tu es perturbée simplement. Tu marches sur le ring quand les hommes viennent te voir. Quand elle choisit le premier seigneur, Olivier tu te crois choisi, tu es le champion. On a un problème de rapport privé-public : qui entend quoi pendant cette scène ? Il y a une petite conversation privée entre le Roi et Bertrand : <Tu ne sais pas ce qu’elle a fait pour moi> Mais il ne faut pas que ce soit totalement coupé du reste. Tout le monde descend pendant les applaudissements, sur “ Voici l’homme ”, comme ça après tout le monde participe.

Jeu

• Jean-Pierre Vincent : Hélène ne doit pas tout de suite comprendre, sinon elle disparaît de la situation.
• Hélène Fabre : Qu’est-ce que j’entends exactement?
• Jean-Pierre Vincent : Tu devines plus que tu n’entends, et tu vas te cacher tout de suite. Si tu n’entends rien, tu perds toute énergie, tu t’abstractises. Tu les vois à travers une vitre, tu les regardes avec intensité, tu cherches à lire sur leurs lèvres.

Jeu

• Jean-Pierre Vincent : Pour les seigneurs : il ne faut pas que vous ayez une écoute à l’unisson : vous restez des individus ayant chacun leur propre richesse.

Jeu (Le Roi : “ Mon honneur est en péril ”)

• Jean-Pierre Vincent : C’est une réplique privée, à Hélène.

Jeu (Bertrand : “ Je ne peux pas l’aimer, et je ne chercherai pas à l’aimer ”)

• Jean-Pierre Vincent : Tu es fragile en dedans, tu es buté-fragile. Quand Laurent est acculé par le Roi, les seigneurs font sentir une vague de solidarité, comme ça le recul est plus important après.

Jeu (Le Roi : “ gamin orgueilleux, méprisant... ”)

• Jean-Pierre Vincent : Il y a toujours ce racisme anti-jeune chez le roi.

Jeu (Hélène : “ Vous voici rétabli mon seigneur, je suis heureuse, ne parlons plus du reste ”)

• Jean-Pierre Vincent : <Excusez-moi mon seigneur, j’ai fait un acte manqué> Pendant ce temps-là, Laurent, tu fais un parcours. Pense à Boccace : <Comme un homme qui avait prémédité sa réponse> Parce que le Roi te laisse un moment, tu as le temps de faire un parcours, tu inventes la réplique.
• Hélène Fabre : Il faudrait trouver quelque chose entre Hélène et Bertrand à ce moment-là, sinon on voit trop que c’est un mensonge, que c’est superficiel. C’est une réponse au Roi mais il faut qu’il ait l’air de convaincre Hélène aussi...
• Jean-Pierre Vincent : Laurent peut regarder Hélène avant son mensonge. Il faut que vos corps acceptent leur proximité, qu’Hélène sorte convaincue par la façon dont tu t’es approché d’elle.
• Laurent Sauvage : Ce qui m’aide pas c’est que le Roi ne me regarde pas...
• Jean-Pierre Vincent : Moi, ça m’aiderait.
  Il n’y a pas d’humanité si tu parles tout de suite. Il faut un jeu silencieux avec Hélène pour convaincre Hélène avant de répondre au Roi.

(Jeu : Bertrand semble accepter la main d’Hélène)

• Jean-Pierre Vincent : Bill, tu as fait pression, tu es content que ça marche, mais en même temps tu es désespéré parce que ta chérie s’en va.

Jeu (Une musique d’orgue intervient à l’annonce du mariage)

• Jean-Pierre Vincent : Non on retire la musique, ça fait trop funèbre. Tant pis, on ne va pas faire du réalisme. Est-ce qu’on fait comme dans les films anglo-saxons, où la bande de copains se regroupe autour des mariés?
• Jeu (reprise de toute la scène)
• Jean-Pierre Vincent : C’est un jour de fin d’année dans un collège anglo-saxon. Dans l’ambiance de mariage, le Roi glisse une vraie menace. Il ne faut pas trop durcir la scène Lefeu-Paroles. Il faut retrouver quelque chose de vieux matou. C’est une scène de commedia : le gros chat a trouvé la souris ; ce n’est pas de la haine, c’est pour s’amuser.

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