3.1.2.2. Stimuli et plan expérimental (Annexe 1)

Un ensemble de 288 mots a été utilisé. Ces mots étaient des noms communs de 5 ou 6 lettres. La moitié était constituée de mots à haute fréquence lexicale (avec une moyenne de 7156 occurrences par million, calculée en référence à la base de données Brulex) et l’autre moitié était formée de mots à basse fréquence lexicale (ayant une moyenne de 233 occurrences par million). Nous avons évité, autant que possible, de sélectionner à la fois des mots et leurs voisins orthographiques en tant que stimuli expérimentaux d’une même liste. Nous avons considéré que deux mots étaient voisins lorsqu’ils partageaient les mêmes lettres à une près (Coltheart, Davelaar, Jonasson, & Besner, 1977), tels que, par exemple, les mots épice et épine. Ainsi, si le mot épine était choisi en tant que stimulus expérimental, son voisin orthographique épice ne figurait pas dans la liste expérimentale. De plus, nous n’avons pas pris en compte les voisins adjectifs, participes passés ou pluriels, mais uniquement les voisins “noms communs”. 144 mots, différents de ceux utilisés pour constituer les paires expérimentales, ont été choisis pour constituer les essais distracteurs et 96 pseudomots ont été construits à partir de ces mots en remplaçant systématiquement une lettre médiane par une autre perceptivement différente (e.g., cahier devenait capier).

Les participants étaient exposés à 192 paires amorce/cible : 96 paires étaient formées de deux mots (un mot en amorce et un mot en cible) et constituaient les paires expérimentales, 96 autres paires étaient composées d’un mot en amorce et d’un pseudomot en cible et constituaient les paires distractrices. La moitié des paires expérimentales (48) était constituée de mots amorce et cible fréquents ; et l’autre moitié, de mots rares. Les paires distractrices rendaient compte de la même structure : la moitié d’entre elles était composée d’un mot amorce fréquent et d’un pseudomot cible  dérivé d’un mot fréquent ; et l’autre moitié, d’un mot amorce rare et d’un pseudomot cible  dérivé d’un mot rare. La moitié des mots cibles était précédée d’amorces identiques (e.g., frite/frite) et l’autre moitié était précédée d’amorces différentes (e.g., tiroir/frite). Les pseudomots cibles étaient précédés soit d’un mot amorce associé (e.g., cahier/capier), soit d’un mot amorce différent (e.g., poupée/capier). Une cible précédée d’une amorce identique ou associée pour la moitié des participants, était précédée d’une amorce différente pour l’autre moitié. Le SOA (“Stimulus Onset Asynchrony”, c’est-à-dire le délai entre la présentation de l’amorce et la présentation de la cible, temps de présentation de l’amorce inclus) variait de façon aléatoire d’un essai à l’autre et pouvait être de 75, 270 ou 1520 ms 8. Une paire amorce/cible présentée avec un SOA de 75 ms pour un tiers des sujets, était présentée avec un SOA de 270 ms pour un autre tiers et avec un SOA de 1520 ms pour le dernier tiers. L’ordre de présentation de ces différentes conditions expérimentales était aléatoire.

Notes
8.

Dans une expérience antérieure (de dénomination), nous avons manipulé un SOA supplémentaire d’une valeur de 770 ms. Les résultats que nous avons obtenu avec les SOA de 270 et 770 ms n’étaient pas significativement différents. Aussi, pour augmenter le nombre d’items dans chaque condition expérimentale, sans augmenter le temps de la passation, nous avons conservé uniquement le SOA de 270 ms.