4.3.4. Discussion

Dans cette expérience, nous avons demandé aux sujets de répondre à la matrice aussi vite que possible. Cette procédure devait faire en sorte que les participants ne continuent pas à traiter l’amorce au-delà de sa présentation, en particulier lorsqu’elle était présentée 50 ms seulement. Il semble que cette tâche interférente ait été efficace. Si l’on considère les temps de réponses aux matrices comme des indicateurs du degré d’attention alloué au traitement de l’amorce, alors les résultats ont clairement montré que les sujets n’allouaient pas plus d’attention aux amorces rares que fréquentes. Ceci pourrait signifier que très peu d’attention a été attribuée au traitement de l’amorce dans cette expérience. Toutefois, l’effet significatif du temps de présentation de l’amorce sur le temps de réponse à la matrice peut indiquer que les participants commençaient à engager leur attention sur le traitement de l’amorce et la désengageaient  lorsque la matrice était présentée 50 ms après. Lorsque la matrice était présentée au bout de 700 ms, les sujets n’avaient pas à désengager leur attention, puisqu’un temps de présentation de 700 ms devait être suffisant pour traiter l’amorce de façon consciente et complète.

Les résultats concernant les effets d’amorçage obtenus dans la tâche de décision lexicale ont confirmé nos hypothèses. Lorsque les sujets n’avaient pas assez de temps pour traiter consciemment l’amorce, les effets d’amorçage de répétition n’étaient pas significatifs avec un ISI de 3000 ms, ce délai ne permettant pas à l’activation engendrée par la présentation de l’amorce de persister jusqu’à la présentation de la cible et d’aider ainsi son traitement, ceci quelle que soit la fréquence des items. A l’opposé, lorsque l’amorce était présentée pendant 700 ms, la tâche interférente n’annulait pas les effets d’amorçage de répétition, et l’atténuation de l’effet de fréquence apparaissait.