5.1.2. Méthode

5.1.2.1. Participants

Seize étudiants de l’Université Lumière Lyon 2, ont participé à cette première expérience pilote.

5.1.2.2. Stimuli et manipulations expérimentales

96 rectangles verts, d’une superficie de 10 cm2, caractérisés par les dimensions élémentaires forme et luminosité ont été construits (Figure 23).

Manipulation de la fréquence- Comme dans les expériences utilisant un matériel verbal, nous nous intéressons à la fréquence des stimuli, c’est-à-dire à la fréquence “globale” qui correspond à notre point de vue concernant la fréquence “lexicale” (le terme anglais correspondant, “whole-word frequency”, est plus explicite et reflète mieux cette conception d’une fréquence concernant le stimulus “entier”, par opposition à la fréquence d’une des dimensions constituant le stimulus). Pour manipuler ce type de fréquence, la fréquence moyenne de chaque dimension a été maintenue constante pour chaque forme et chaque degré de luminosité (voir Figure 23), ce qui impliquait de désigner, dans l’ensemble ordonné des 96 stimuli, un rectangle sur deux comme étant fréquent. D’autre part, la fréquence de ces stimuli était induite au cours d’une phase d’étude, par le nombre de présentations des rectangles.

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Figure 23 - Construction de la fréquence des stimuli.

Manipulation de la relation amorce/cible - La procédure d’amorçage de répétition nécessite de construire des paires amorce/cible identiques et différentes. Dans le cadre des expériences projetées, plusieurs possibilités existaient quant au choix de la condition de base. La première solution envisagée consistait à présenter en amorce, des stimuli complètement différents des rectangles verts présentés en cible (e.g., des disques rouges). Une telle condition risquait cependant d’induire un biais expérimental conséquent. En effet, dans le cas d’une paire amorce/cible  différentes, le fait d’exposer un disque rouge en amorce n’aurait pas facilité le traitement d’un rectangle cible. Mais, dans les cas où l’amorce aurait été un rectangle vert (i.e., avec des paires amorce/cible identiques), la perception de l’amorce aurait immédiatement permis d’anticiper la réponse sur le rectangle cible. Nous avons donc décidé de choisir les amorces parmi l’ensemble des 96 stimuli construits. Cette solution nous semblait la plus appropriée car elle était également plus proche des conditions expérimentales des expériences de décision lexicale : les amorces étaient des mots, c’est-à-dire des stimuli que les sujets connaissaient au même titre que les cibles et constitués des mêmes dimensions (traits, lettres...) que les cibles. Ainsi, pour choisir une amorce différente du rectangle cible L6P8 par exemple (voir Figure 24), nous devions sélectionner un rectangle perceptivement différent, c’est-à-dire n’importe quel autre rectangle respectant la condition suivante : les deux stimuli devaient être distants l’un de l’autre et différents sur les deux dimensions (forme et luminosité).

Le choix de la condition de base n’était pourtant pas encore résolu. En effet, les stimuli appartenaient aux Catégories 1 ou 2, définies comme l’indique la Figure 24. Une amorce de L6P8 pouvait donc être différente mais de même catégorie (Catégorie 1, à gauche ; par exemple, L2P2) ou différente et de catégorie opposée (Catégorie 2, à droite ou à gauche ; par exemple L1P11 ou L8P2). Il existait donc au moins deux conditions de base possibles : une condition “amorce/cible différentes, de même catégorie” (notée “di.C=” sur la Figure 24) et une condition “amorce/cible différentes, de catégories opposées” (“di.C≠”).

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Figure 24 - Exemples de paires amorce/cible d’une liste expérimentale donnée et répartition des conditions expérimentales.

Notons qu’une liste expérimentale de 64 paires amorce/cible  devant contenir autant de paires “amorce/cible identiques” (32) que de paires “amorce/cible différentes” (32) et autant de paires “amorce/cible différentes de même catégorie” (16) que de paires “amorce/cible différentes, de catégories opposées” (16), un biais expérimental pouvait exister sur la réponse étant donné qu’une amorce et sa cible (identiques ou différentes) appartenaient à la même catégorie dans 75% des cas (voir Figure 24).

Manipulation des variables relatives au temps - Pour cette expérience pilote, nous avons choisi d’étudier les effets d’amorçage  de répétition et les effets de la fréquence sur l’amorçage avec un ISI court et un temps de présentation de l’amorce censé permettre l’intégration des dimensions activées. L’Expérience 6 a effectivement montré que ces conditions étaient les plus favorables pour observer des effets d’amorçage  et des effets de fréquence sur l’amorçage (voir Figure 22). Nous avons choisi de présenter l’amorce pendant 700 ms et nous avons fixé la valeur du ISI le plus court à 100 ms.