5.3.4. Discussion

L’effet d’amorçage obtenu avec un temps de présentation de l’amorce de 100 ms et avec le ISI le plus court est à rapprocher de l’effet observé sur un matériel verbal dans des conditions expérimentales similaires (Expérience 6, Temps de présentation des amorces de 50 ms, ISI de 600 ms ; voir Figure 21). Ainsi, ce résultat confirme l’interprétation selon laquelle, avec des temps de traitement relativement courts, certaines propriétés ou dimensions des stimuli ont pu être activées. Le mécanisme impliqué ici ne pouvait être que celui d’activation puisque les effets d’amorçage intervenaient très tôt (dès 100 ms) quelle que soit la fréquence des stimuli et qu’ils ne se maintenaient pas à long terme. De plus, le fait que l’on n’ait pas observé d’effet de fréquence sur l’amorçage soutient l’idée selon laquelle l’activation concerne des dimensions élémentaires seulement (c’est-à-dire, des dimensions constitutives du stimulus) et non pas le stimulus considéré comme un tout.

Les effets d’amorçage à long terme et l’atténuation de l’effet de fréquence, observés avec un temps de présentation des amorces plus long, renforce l’explication selon laquelle, lorsque le temps de présentation de l’amorce augmente, les dimensions activées peuvent être intégrées. Ces effets rendraient compte de la construction du stimulus en tant qu’objet “global”, complet. Le fait que cette atténuation de l’effet de fréquence n’ait pas été observée avec un ISI de 100 ms appuie l’idée selon laquelle cet effet a besoin de temps pour apparaître. Globalement, des résultats similaires ont été obtenus dans les Expériences 6 et 8. Comme nous l’avons observé avec un matériel verbal, il semble que l’effet de fréquence du stimulus dépende d’une intégration des dimensions qui le composent.