1.2.2.2 L'orthodoxie et ses limites : Les approches dites contractuelles

Selon B. Coriat et O. Weinstein (1995 77 ), le courant largement dominant, constituant ce que l'on peut qualifier d'approche contractuelle de la firme, recouvre l'approche transactionnelle de O-E. Williamson et les nouveaux développements néoclassiques.

Bien que s'opposant sur des points importants, ces travaux partagent, selon les auteurs, un même vision générale de la nature de la firme et une même manière de l'aborder qui prend pour point de départ les modes de relation entre agents individuels, fait de la transaction (bilatérale) l'unité de base de l'analyse et s'en tient à une approche par l'équilibre.

Ces approches ont en commun de se focaliser sur une même question centrale qui nous intéresse particulièrement pour les opérations de construction : comment déterminer les modes de relations entre agents les plus efficients pour différentes configurations des "données de bases" ?

Si nous nous arrêtons aux principales contributions à la théorie de la firme, il apparaît clairement que chacune d'entre elles ne prend en considération que certains attributs de la firme, et ne peut donc prétendre à en constituer une théorie complète. la théorie de la firme reste confrontée, dans son état actuel, à deux limites nettement identifiables.

La première vient de ce que chacune des grandes contributions étudiées, si elle fait avancer la réflexion sur la caractérisation de la firme, procède par mise en avant exclusive d'une ou deux déterminations centrales, à l'exclusion de toute autre. En s'interdisant ainsi la prise en compte de déterminations pourtant fondamentales, chaque théorie ne peut prétendre à une compréhension complète de la firme.

La seconde, qui résulte directement de la première, provient de ce que les différentes contributions examinées sont plus souvent rivales que complémentaires, si bien que nous ne disposons pas vraiment d'une théorie cohérente de la firme, intégrant les différentes dimensions dans lesquelles l'analyse s'est développée.

Notes
77.

Ce chapitre est principalement traité a partir des ouvrages de Coriat B. et Weinstein O., "Les nouvelles théories de l'entreprise", le livre de poche, Librairie Générale Française, 1995, 217 p.