6.3.1 Démultiplication du système d'objectifs

Dans le langage managérial habituel, la notion systémique d'unité ou entité de base est souvent assimilée à celle de "centre de responsabilité" qu’on peut définir comme "une entité organisationnelle de gestion qui dispose d’une délégation d’autorité sur les moyens (matériels, humains, financiers...) et d’une capacité de négociation sur les objectifs." (Mikol A. et al, 1993 522 ). Nous partons de l'idée que les activités élémentaires essentielles et les processus régulés (P1 à P6) d'une opération de construction sont des "centres de responsabilité", et qu'à ce titre, ils doivent être dotés de pilotes identifiés. La figure suivante illustre la forme générale de la démultiplication de la stratégie de mise sous contrôle des activités élémentaires des processus de construction.

Figure 121 : Déploiement de la stratégie de mise sous contrôle des activités élémentaires
Figure 121 : Déploiement de la stratégie de mise sous contrôle des activités élémentaires

Dans ce cadre, le déploiement stratégique à pour objet de formaliser, en concertation avec les pilotes identifiés les plans d'action propres à assurer au niveau des activités élémentaires essentielles attendues et des processus régulés (P1 à P6), la traduction et la démultiplication des objectifs définis au niveau supérieur (le Maître d'ouvrage).

Il est à noter que si le système d’objectifs de chaque processus est arrêté par une instance supérieure (le MOU) , cela n’est pas contradictoire avec le fait que son pilote puisse disposer d’une capacité de négociation sur ce système. Notons également que les signes  inclus dans les modules correspondent aux 3 niveaux de contrôle évoqués Figure 120. De tels niveaux existent pour chaque valeur centrale et chaque processus opérationnel mais ne sont pas représentés.

Comme le souligne le schéma, les plans d’actions ne constituent pas en tant que tels les systèmes d’objectifs des sous-systèmes de rang inférieur, mais chaque acteur reçoit à ce titre tout ou partie de un ou plusieurs plans d’action qui sont du ressort de la responsabilité qui lui est assignée.

Les plans d’action du système englobant constituent les systèmes d’objectifs des sous-systèmes partiels inclus. Ces sous-systèmes se démultiplient eux-mêmes en sous-systèmes jusqu’à ce qu’au niveau des activités élémentaires. Cette approche complète notre notion de champ de régulation des interférences développé chapitre deux.

D'autres d'alternatives pourraient être envisagées pour déployer le système et "recomposer" en quelque sorte l'opération de construction. Partant d'une la logique stratégique (objectifs-valeurs) orientée "clients", nous privilégions une logique processus qui a le mérite, à nos yeux, d'identifier de façon simple les activités élémentaires essentielles. Elle permet également d'expliciter le système de régulation nécessaire à la mise en œuvre stratégique, et en particulier à la régulation des interférences entre activités, autrement dit à la synchronisation de leurs interférences intra et inter-processus que nous abordons maintenant.

Notes
522.

MIKOL A., DE GUARDIA J.C., STOLOWY H., "Comptabilité analytique et Contrôle de Gestion", Dunod, Paris, 1993.