1- Le Haut-Vivarais

D’acception plus réduite en terme géographique qu’administratif, le Haut-Vivarais correspond à l’extrême nord du triangle vivarois. S’étendant du bord de la vallée du Rhône au massif du Mont Pilat et jusqu’à la vallée de l’Eyrieux, trois régions aux caractères sensiblement différents sont à distinguer au sein du Haut-Vivarais : le plateau annonéen, ou Piedmont, au nord ; le plateau de Vernoux, au sud, et les reliefs des confins du Velay et du Forez, à l’ouest.

Le plateau annonéen, ou Piedmont, centré autour de la ville d’Annonay est une surface cristalline faiblement mamelonnée, au relief ouvert, s’étageant entre 300 et 500 mètres d’altitude. Le Piedmont n’offre aucun obstacle au développement des activités humaines et à l’établissement d’un réseau routier. Le seul problème se posant au voyageur est de gagner ce plateau formant un balcon au-dessus de la vallée du Rhône : quelques vallées entaillent heureusement cet obstacle et permettent de le franchir au prix de rudes montées.

Au sud, le plateau de Vernoux, d’une altitude moyenne plus élevée, oscillant entre 500 et 800 mètres, présente un relief plus complexe et plus accidenté, constitué de serres granitiques arrondies, succédant à des petits plateaux et des vallées modérément encaissées. L’ensemble du plateau de Vernoux offre déjà l’image d’un relief semi-montagnard, sans pour autant opposer d’obstacle majeur aux circulations.

A l’ouest, le relief se fait plus abrupt et élevé, avec des sommets avoisinant ou dépassant les 1400 mètres, comme le massif du Pilat, culminant à 1432 mètres, le Felletin à 1390 mètres, le Pyfara à 1387 mètres, ou encore le mont Chirat à 1191 mètres. Dans l’ensemble, même dans cette région au caractère montagneux marqué, les versants des vallées restent doux, ne prenant jamais un profil subvertical comme en d’autres secteurs montagneux. En outre, les principaux cours d’eaux que sont le Doux et son affluent la Daronne, l’Ay, la Cance, ou encore la Deûme, ne sont que peu encaissés, sauf exception en telle ou telle partie de leur parcours. Ils entaillent largement le relief, ouvrant des percées mises à profit par le réseau routier. C’est surtout le cas à l’ouest du plateau annonéen, pour franchir les crêtes de la région de Bourg-Argental, de Satillieu ou de Lalouvesc.

Le climat du Haut-Vivarais, pas plus que le relief, ne s’oppose aux circulations tout au long de l’année. Secteur vivarois le plus éloigné de la Méditerranée, le Haut-Vivarais est globalement sous influence climatique océanique. Les orages méditerranéens dévastateurs n’y arrivent que vidés de leur puissance : les précipitations y sont ainsi plutôt calmes, ne constituant pas une menace significative. Même si des crues importantes peuvent se produire, principalement sur une rivière comme le Doux, les cours d’eau sont peu fantasques et moins susceptibles qu’ailleurs en Vivarais d’emporter routes et ponts.

Les jours de neige y sont réduits, le manteau neigeux n’atteignant pas, sauf exceptions, des épaisseurs considérables et fondant relativement rapidement. Seules les crêtes de l’ouest, et le plateau de Vernoux, à l’altitude plus élevée, peuvent craindre des chutes plus abondantes, mais dans les vallées où le réseau routier est installé, elles excédent rarement 20 ou 30 centimètres et ne tiennent généralement pas au sol plus de quelques jours.