D- La documentation des communautés d’habitants

Les archives des communautés d’habitants ne sont que d’un secours limité. En effet, rares sont celles possédant des fonds antérieurs aux compoix du XVIIè siècle, qui sont conservés pour une majorité de paroisses. Si ces derniers ne constituent pas une source essentielle pour nous, ils ont parfois pu être mis à profit pour préciser certains tracés routiers. Quelques fonds sont néanmoins à signaler.

Celui de Baix ( 117 ), l’un des plus importants, est remarquable par ses comptabilités municipales débutant en 1392 et par ses compoix de la seconde moitié du XVè siècle. De même, la communauté de Tournon a conservé un véritable fonds municipal structuré ( 118 ), renfermant des comptes consulaires accompagnés de leurs pièces justificatives depuis 1414. Les travaux sur les bâtiments communs, qu’il s’agisse du pont sur le Doux ou des fortifications, sont bien renseignés. Le compoix de 1448 donne en outre de précieuses indications sur la topographie de la ville. Pour leur part, les archives municipales de Viviers et de Bourg Saint-Andéol sont les plus anciennes et les plus complètes du Vivarais, les premières pièces remontant à la seconde moitié du XIIè siècle ( 119 ). A ces deux fonds de communautés situées au sud du Vivarais, il faut associer les archives de Saint-Marcel-d’Ardèche conservant quelques pièces médiévales ( 120 ). La communauté de Largentière est la seule de l’intérieur du Vivarais à posséder un fonds d’archives significatif ( 121 ). Toutefois, peu concernent le Moyen Age et aucune pièce n’est antérieure au début du XIVè siècle. Les actes fonciers et les titres de la communauté y dominent, alors qu’aucun instrument de gestion municipale, ni registre de délibérations, ni comptabilité, n’est conservé pour le Moyen Age.

D’autres communautés, comme celles de La Voulte ( 122 ), de Privas ( 123 ), de Joyeuse ( 124 ), de Valvignères ( 125 ), ont conservé quelques pièces, mais de nombreuses autres ne se signalent que par un ou deux textes médiévaux ( 126 ).

Globalement, les archives communales demeurent d’un intérêt très ponctuel pour le médiéviste, puisque rares sont les communautés à avoir conservé des fonds antérieurs au XVIIè siècle, l’essor de la documentation municipale étant marqué par l’arrivée massive des compoix.

Notes
117.

) AD 07, E dépôt 17, Le Sourd (A.) : Répertoire numérique détaillé dactylographié des archives communales anciennes de Baix, op. cit.

118.

) AD 07, E dépôt 83.

119.

) Les archives de Viviers et de Bourg Saint-Andéol sont encore conservées dans leurs mairies respectives. Cf Archives communales de Viviers antérieures à 1790, op. cit. et Archives communales de Bourg-Saint-Andéol, répertoire manuscrit, op. cit.

120.

) AD 07, E dépôt 45.

121.

) AD 07, E dépôt 77. Cf. André (E.) : Inventaire sommaire des archives communales antérieure à 1790, Ville de Largentière, op. cit.

122.

) AD 07, E dépôt 82.

123.

) AD 07, E dépôt 75.

124.

) AD 07, 1J 152 : Rubrica instrumentorum ac scritptuarum ville et universitatis Gaudiose totiusque mandamenti eiusdem facta par me Antonium Suriam, tempore consulatus probi viri Laurentii Baladuni avunculi mei. Anno millesimo quingintesimo trigesimo. Christianissimo Francisco rege regnante Francorum.

125.

) AD 07, E dépôt, FF1 à FF8.

126.

) C’est le cas par exemple de Montpezat (AD 07, 3E 174), d’Aubenas (AM Aubenas, CC 1), d’Annonay (AD 07, 3E 7), de Barnas (AD 07, 3E 152bis), de Boucieu-le-Roi (AD 07, 3E 153), de Saint-Jeure-d’Ay (AD 07, 3E 189), des Salelles (AD 07, 3E 201 quater) et de Sainte-Marguerite-Lafigère (AD 07, 3E 128).