Chapitre 2 : Le réseau routier vivarois à la fin du Moyen Age : description et analyse

La méthode précédemment présentée nous a permis d’identifier et de décrire près de 2000 kilomètres de routes majeures ou importantes en Vivarais et sur ses marges à la fin du Moyen Age, qui fait spécifiquement l’objet du second tome de notre travail. Nous ne présenterons pas ici le tracé détaillé de ces routes, mais nous en brosserons un tableau d’ensemble. En effet, l’étude d’un réseau ne peut se contenter d’une simple description de tous les éléments constituants considérés séparément, mais doit impérativement aboutir à une mise en perspective globale. Certes, pour le Moyen Age, l’absence de données statistiques précises concernant le trafic empruntant chaque itinéraire interdit une classification fine de ces derniers, contrairement à ce qui a pu être proposé pour les périodes suivantes ( 180 ). Malgré tout, bien que sans éléments chiffrés, il est possible d’esquisser une géographie des transports à la fin du Moyen Age, en isolant quatre catégories de routes.

La première catégorie regroupe les axes majeurs, empruntés par un trafic dépassant de loin le Vivarais et les régions voisines. S’insérant dans un ensemble plus vaste, ce sont des axes majeurs du royaume de France, voir de l’Europe, qui traversent ou longent le Vivarais.

A un moindre niveau, il faut placer dans une seconde catégorie les axes importants à l’échelle des circulations interrégionales. Jouant un rôle dans les échanges entre les régions voisines du Vivarais, ils ne sont pas orientés de façon à s’insérer dans un contexte routier plus large, à la différence des axes majeurs, et n’ont donc déjà plus de fonction à grande échelle.

Dans une troisième catégorie, il faut placer les axes servant, comme les routes de la seconde catégorie, aux liaisons interrégionale, mais qui n’atteignent pas un degré de développement comparable à ces dernières. Elles apparaissent alors le plus souvent comme des routes pouvant être empruntées en alternance avec les routes de la seconde catégorie.

Enfin à un niveau moindre, immédiatement au-dessus des circulations locales ne nous intéressant pas ici, nous avons regroupé dans une quatrième catégorie les routes secondaires, qui généralement ont pour fonction de relier les différentes régions vivaroises entre elles. En outre, le plus souvent, elles constituent des possibilités de détournement pour le trafic empruntant les routes des trois premières catégories ( 181 ).

Notes
180.

) Au niveau national, mentionnons ici Lepetit (B.) : Chemins de terre et voies d’eau. Réseaux de transports et organisation de l’espace en France, 1740-1840, op. cit., qui s’attache à une étude statistique globale et complexe de l’équipement routier français ; ou à l’échelle du Vivarais, Molinier (A.) : « Voies de communication et moyens de locomotion en Vivarais à l’époque moderne et jusqu’en 1750 », art. cité, qui présente des éléments chiffrés permettant de classer les itinéraires routiers régionaux.

181.

) Nous ne détaillerons pas dans les pages qui suivent les arguments d’érudition permettant de restituer les tracés des routes décrites, mais nous renvoyons le lecteur à la présentation qui en est faite dans le second tome du présent travail. De même, les indices recueillis permettant de juger de l’importance de chaque route sont présentés dans le second tome, à la fin de chaque chapitre descriptif et nous n’en reprendrons ici que les éléments principaux. Cf. annexe 1, tableau récapitulatif des itinéraires décrits.