d- La route de la vallée de l’Eyrieux, de Beauchastel à Saint-Agrève ou à Fay

La vallée de l’Eyrieux et ses abords sont empruntés par une route conduisant vers le Velay. Quittant le sillon rhodanien au niveau de Beauchastel, elle se dirige vers Saint-Laurent-du-Pape en cheminant en rive gauche de l’Eyrieux, puis elle gagne Saint-Fortunat et enfin Les Ollières. A ce niveau, elle se partage en plusieurs chemins formant un éventail en direction du Plateau vivaro-vellave.

La première branche de cet éventail quitte la vallée de l’Eyrieux, cette dernière devenant alors trop étroite et encaissée pour livrer passage à une route. Elle s’élève donc vers Chalencon, avant de descendre à nouveau dans la vallée pour passer au Cheylard. De là, elle reste en rive droite de l’Eyrieux jusqu’à Saint-Agrève, où elle rejoint la grande route de Tournon au Puy par la vallée du Doux ( 354 ).

Une seconde branche se sépare de la route de la vallée de l’Eyrieux au niveau de Saint-Julien-Boutières pour s’élever en direction de Fay et Saint-Front, avant de descendre sur le Puy par la vallée de la Gagne ( 355 ).

Pour finir, un troisième groupe d’itinéraires quitte la vallée de l’Eyrieux au niveau de Saint-Sauveur-de-Montagut, pour s’élever par trois tracés parallèles serpentant autour de la vallée de la Glueyre, passant dans la région de Saint-Pierreville, puis débouchant sur le Plateau à Mézilhac. A ce niveau, la route rejoint celle venue du Pouzin et de Privas qui, par les Estables, conduit le voyageur au Puy ( 356 ).

Sans pour autant apparaître comme des axes de seconde catégorie, les routes gravitant autour de la vallée de l’Eyrieux n’en ont pas moins une importance significative dans les relations entre Velay et sillon rhodanien, ainsi qu’en témoigne un conflit survenu en 1293 entre le comte de Valentinois, entre autres seigneurs de Chalencon, et Guigue de Roche, seigneur de Mézilhac et de Montagut, au sujet de la route que doivent suivre les marchands allant du Rhône au Puy passant par l’Eyrieux ( 357 ). De même, l’évolution du peuplement castral sur le versant nord du mont Mézenc témoigne de l’essor de la route passant par Fay et Saint-Front. Néanmoins, seuls quelques rares péages sont associés aux châteaux dont la route traverse les mandements, ce qui laisse penser que nous ne sommes pas en présence d’un axe de première importance, mais bien d’une route doublant soit celle de la crête des Boutières au sud, par Privas et Mézilhac, soit celle du plateau de Vernoux au nord, par Vernoux et Chalencon.

Notes
354.

) Cf. t. II, p. 189-206.

355.

) Cf. t. II, p. 216-221.

356.

) Cf. t. II, p. 206-216.

357.

) AD 07, 3J 23, pièce n°3, folio 5v°. Sur ce conflit et ses implications en matière routière, cf. t. II, p. 214.