Partie 2 : Voyager en Vivarais au Moyen Age

Le dense réseau routier que nous venons de décrire n’a de sens que s’il permet des circulations aisées, correspondant aux besoins du moment. Cependant, une vision souvent misérabiliste du Moyen Age a pu inciter à considérer, presque par principe, que les routes étaient mauvaises. Entre les bourbiers où les attelages s’enlisent et les pistes cahoteuses auxquelles les roues ne résistent pas, on pense immédiatement que les routes opposaient des obstacles permanents au voyage. Certes, les récits abondent, où un charroi n’arrive à bon port que grâce à l’intervention d’un saint personnage, et où une armée ne peut parvenir au champ de bataille, bloquée en chemin par l’état du réseau routier. Pourtant, à l’inverse, des exemples de routes entretenues et relativement praticables existent aussi. Il importe donc d’examiner attentivement l’état de la route en Vivarais afin de savoir si elle est en mesure de remplir sa fonction : permettre des circulations aisées.

De ce point de vue, la route est indissociable des moyens de transport et de locomotion qui doivent être étudiés en parallèle avec cette dernière, l’ensemble formant un cadre technique donné dont il nous revient de démontrer la cohérence ou, au contraire, les déséquilibres.

Pour finir, le voyageur est livré à lui même en chemin, loin de ses attaches familiales, et la qualité d’un réseau routier se lit aussi dans les structures d’accueil qui lui sont offertes, entre hôpitaux et auberges. L’étude de ces dernières est donc indissociable de celle de la route et du voyage.