Quel tracé suit-elle, comment est-elle construite, est-elle de bonne qualité ou encombrée de fondrières presque infranchissables ? Les rudes conditions hivernales du Plateau, ou les crues du Rhône imposent-elles profondément leur marque et leur rythme aux circulations ? Toutes ces questions concourent à forger l’identité de la route médiévale vivaroise. Il est vrai que la documentation est très généralement avare de renseignements clairs en la matière, alors que l’archéologie traditionnelle et la fouille ne nous renseignent pas dans ce domaine. Attachée le plus souvent au bâti, cette dernière ne s’intéresse que très rarement aux espaces environnants, ou encore, lorsqu’un axe de circulation est découvert, il n’attire l’attention que s’il est antique, les niveaux postérieurs éventuels étant évacués d’un coup de truelle, et d’un trait de plume, quand bien même ils sont évoqués ( 409 ). En outre, l’archéologie préventive, qui est souvent confrontée à des axes anciens lors de grands travaux linéaires (construction de routes, de voies ferrées, etc.) est absente en Ardèche, ou se signale par l’absence de publication. On remarquera toutefois que les régions montagneuses apparaissent sans doute comme les meilleurs conservatoires de vestiges routiers ponctuels dans la mesure où le substrat rocheux en conserve souvent le souvenir solidement gravé, qu’il s’agisse de marches d’escaliers, d’ornières, ou encore d’entailles facilitant le passage ( 410 ).
) Cf. par exemple Sillières (P.), Vernhet (A.) : « La voie romaine de Segodunum-Cessero à l’Hospitalet-du-Larzac », art. cité, p. 87. Il n’est absolument pas évoqué la possibilité que les réfections postérieures à la première voie romaine puissent être médiévales sans que, pour autant, le moindre élément de datation qui les rattache à l’Antiquité ne soit clairement présenté.
) Cf. par exemple, Pichard-Sardet (N.) : « De Serbrancher au col du Grand-Saint-Bernard : une approche archéologique des vestiges routiers », art. cité, p. 47-60.